C’est par le biais de Chris Breuer, affairé chez Death By Gong par exemple, que je découvre ces P.D.O.A. (Public Display Of Affection) gentiment excentriques, enfumés, créatifs. Depuis Berlin, ils sèment leurs fertiles graines et Expressions Of Obsessions, toute nouvelle récolte, s’avère fructueuse. Elle porte quatorze titres, le premier a pour nom Love not war. Il dépayse, légèrement japonisant en son début. Il se fissure, avec légèreté, dans un entrelac de genres. Il est beau, vague, jazzy mais plus que ça à vrai dire. Mad in progress, en suivant ce même sentier au groove qui captive sans qu’on puisse réellement se l’expliquer, offre de bien beaux sursauts. Right in front of me, pas plus classable, pas moins remarquable, enbrume ses chants et ses contours. Suppress the hunger lui succède, trip-hop, jazz, très…P.D.O.A au final. Et on s’en réjouit. La formation berlinoise flotte, elle peut par moments évoquer Elysian Fields. Sister Rivairy, soul et autres, attire à son tour. Cool et déviant mais sans nous égarer, P.D.O.A. trace ses traits.
Life support, plus frétillant, RnB dans le chant enfin, il me semble, exotique aussi, ondule classieusement. Il se fait dark, après lui Rain simulation flirte avec le dub. P.D.O.A. louvoie, prend des virages, s’essaye à l’inédit. Baby’s home, faussement serein, se dessine dans le brouillard. Ensuite Notice, post-punk de l’ère late 70’s, secoue un peu le cocotier. Réussite totale, striée de duberies addictives. Cheat beg borrow steal, à la basse grasse, fait lui aussi dans le plus charnu. Là encore, l’essai est transformé.
Superbe trouvaille, Public Display Of Affection réitère la géniale loufoquerie de sa ville d’appartenance. Il s’y attelle dans le personnel, Rolex l’y aide dans un déroulé aussi vif que cold. Vitamin C, au ralenti, déverse une atmosphère racée. Sur sa deuxième moitié, il se fait plus aiguisé. Parfait. Break the chains, vicié en fond, reste en tête. A la fin des courses Bruises, barré, quasiment fantomatique, exerce le même type de fascination et alors toute résistance, face à ces compositions plus que prenantes, devient inconcevable.