Attendue, et ce d’autant plus qu’elle conviait aussi Le Sacre et Télédétente 666, la release–party de l’amienois Mario D, affairé à divers projets dont aucun ne déconne, a tenu toutes ses promesses. J’y ai senti la Péniche vibrer, osciller, alors que la triplette du soir y faisait sonner ses incartades. D’abord livrée aux sonorités sad-pop du sieur Herbet, jouissivement grises, ainsi qu’à sa voix atone jusqu’à nous captiver, Célestine a poussé la fête. Digne ouverture, Le Sacre dans la torpeur sample génialement (Dame Brune, très early Young Gods) et tout à fait logiquement, récolte les premiers cris. Depuis le début j’adore, m’y reconnaissant, le registre du frisé réservé. En partie refait, le menu étant loin d’être consommé, je lampe ma flotte dans cette gourde bleue que d’aucuns m’envient. Un coup d’œil à l’ESIEEE, la Somme qui coule se fout pas mal de ce qui se trame dans le bateau. Elle a tort, foutrement tort.
Le Sacre
Télédétente 666 en effet, en vétérans d’un rang élevé, va nous imposer sa déviance toute strasbourgeoise, entre vagues triturées et tons cold que les synthés balafrent. Ca groove salement, des geysers noisy se barrent du truc et d’indus salace en post-punk qui bourre tout ce qui bouge, Télédétente 666 assaillit Célestine. Elle n’en demandait pas tant, des cadences concassées accroissent le barré d’un trio de mecs qui savent où planter le canif. Le crasse du groupe, dans laquelle on se vautre sans opposer la moindre résistance, se pare de motifs tantôt plus mélodieux. Bordel, trop bonne la Karenisation!!! Toxic et dirty, dansant jusqu’aux aurores enfin, pas loin, Télédétente 666 conçoit un boucan turbulent, déraisonnable, aux louvoiements ingénieux. C’est ma came, ça aussi, alors imagine deux secondes le degré de félicité qu’à l’instant T je touche du corps, livré aux tubes underground de la triplette urbaine crissante. Autour de moi valsent, avec vigueur, des visages familiers aperçus en un autre lieu précieux d’Amiens, plus que jamais sonique.
Télédétente 666
Fin du set, ce fut la régalade. Charles m’annonce, ce mec vit dans le danger, s’être prédisposé à l’eau. Qu’importe, de sa basse il fait tanguer le début de set du génial Mario D. P »=&+n c’est top bonnard, de textes vie et défaite en tirées cold que des synthés aux tonalités variées et constamment attrape-tête enracinent on se fait séduire et induire. Cold-wave mais loin de s’y tenir, parfois new (wave bien sûr), rêveur, cinglant et mécanique, organique mais pas trop, Mario D navigue dans les sons. On est mieux sur le sol puis Je me sens renaitre, soit deux merveilles (parmi bien d’autres) dont la seconde parait sonner la fin des tourments, étendent l’étendue d’un set éclatant. Après l’Hiver en boucle, Mario D, qui fait tout bien, nous joue un live de haut vol. Mario D à certaines heures remonte sur son nuage, en l’occurrence il nous y porte et à ses sons on se perche, conquis. Sur plus d’une heure on percute le bonheur, à ses notes cramponné.
Mario D
Vivant, Mario D accueille un deuxième complice qui lui aussi, malmène ses synthés. L’escalier, étape décisive, marque son concert et obsède de par ses volutes. Imaginatif, torturé mais désormais bien plus serein, l’homme-musique enrage et aussi, fait parler ses sentiments. Poulpos me parle, dur de la feuille j’entrave rien à son discours. J’aurai droit à un massage, épaules déliées je peux sans crainte « affronter » le terme d’une venue magique. Chez Tête Froide on fait des tours de passe-passe, Mario D en est et de créations prenantes en sautes de rythme il conquiert Célestine et toute son assistance, à cette heure bien dense. Il fend la foule, visiblement radieux, purgé de maux qui ont eu l’heur d’engendrer des morceaux à l’impact mastoc. C’est l’heure des remerciements, on en a plein le cœur et nous savons de surcroît qu’après tout, naîtront d’autres effluves à l’attrait similaire. Vivant je repars, dans une heure j’irai choper du son à la Malle après m’être abandonné, repu, aux œuvres de Mario D.
Mario D
Photos Will Part en Live