Outblinker vient de Glasgow, il mêle kraut, électro et synthwave avec une dextérité que ce premier album, éponyme, expose de bout en bout. Co-produit par Benjamin Power (Blanck Mass, Fuck Buttons, Editors), celui-ci joue six titres cosmiques et remuants, dans le sillage de l’inaugural Walter Peck. Soit plus de sept minutes aussi filantes que spatiales, kraut de là-haut. S’y greffent des bribes de voix, traficotées. Le rythme augmente, les sonorités euphorisent. Techno Viking, au second rang, dépose une électro chantée du plus bel effet. Grisée, elle s’orientalise quelque peu. Elle grince, rampe jusqu’à nos sens. Outblinker voyage, on le suit sans ergoter dans ses captivants périples. Cerimor, asséné, ensuite plus haché, varie sans cesse. Il nous emporte. Les spirales des Ecossais, très vite, ont raison de nos (maigres) résistances.
Sur le second volet Grimey, trip kraut aux chants là encore déviés, prend quelques accents prog/rock. L’effet se perpétue, c’est sur la durée qu’il opère. Sorti chez nos précieux Araki, le disque se joue des conventions. Un break arrive, nuageux. DDDavid, dans la minute qui suit, flotte et à l’instar des autres morceaux, séduit soniquement comme dans ses atmosphères. On monte, plus haut encore, à son écoute. C’est Cargo 200, aux paroles cinématographiques en son début, qui termine le job en grondant sévère tout en calmant le jeu dans l’entre-deux, brièvement. On prend, le rendu s’avérant suffisamment crédible et novateur pour qu’on s’en éprenne.