Neon Lies est le projet de Goran Lautar, basé à Zagreb. Il dégote une électro-cold/synth-pop sur Demons, sa nouvelle cuvée, qui s’étale sur onze titres sans jamais nous égarer. Hate, obscur, ouvre la porte d’un univers synthétique, pour le coup électro-pop et plutôt spatial. C’est avec Strange place, en sursauts cold agrémentés de sons obsédants, qu’on s’emballe. Le chant lui aussi est cold, du tout ressortent des notes 80’s. J’adhère. Overrun, à la The Cure sur A Forest tout d’abord, nappé célestement, séduit pareillement. Neon Lies se drape de gris, ce qui visiblement lui sied. Bridges, poppy, étoilé, lui va tout aussi bien. A la croisée des époques Neon Lies, sans forcer le trait, sans surdoser ni radoter, trouve son rang. Brokenhearted, porteur lui aussi de sons entêtants, de volutes d’il y a quelques décennies, s’illustre.
A la moitié de l’ouvrage résonne Teen, clippé ci-dessus. Pour moi tubesque, il glace ses basses et s’élève dans les cieux. Tout ça dans le même temps, sur un tempo rapide. Tout ici concourt à ce qu’on s’entiche, surtout si à mon image on s’éprend à outrance des teintes de gris. Lovers, au gré de ces alliances entre claviers célestes et bordures cold à souhait, coche la bonne case. Neon Lies don’t lie, il fait dans le vrai et ne trompe pas son monde. Kiev, strié de giclées crépusculaires, fait largement l’affaire. Les plages de valeur se succèdent.
Vers le terme l’éponyme Demons, moins cadencé ah mais non tiens, en fait il trace, montant haut de par ses vagues, en remet un coup. Pretender suit tout en saccades, dansant et ondulant. Neon Lies brosse plusieurs mouvances, à l’issue il malaxe la sienne. 2073, qui clôture son album, s’en acquitte à grandes salves de synthés réfrigérés. Il brise son rythme, finissant un Demons uni et cohérent, que les amateurs de cold-wave ou encore de synth-machin-chose s’enverront sans s’arrêter au nombre d’écoutes.