Bordelais, délirant depuis l’aube des 00’s avec les sons -après sa survenue en 1995-, Api Uiz charpente un groove fou, la plupart du temps instrumental, que ce SM qui est loin d’être sa première flèche illustre sans se normer. Le quatuor au contraire, insaisissable, marie punk et funk, bossa et un peu de tout ça, vacarme et plus calme, avec une dextérité qu’on lui enviera. Vol de tableau, de cris scratchés en basse qui serpente, de batterie castagnée en syncopes folichonnes, fait d’emblée résonner une différence marquée. Intenable et insortable, Api Uiz est le compagnon de virée -sonore- idéal. Cheval et tortilla fait voleter ses synthés, lacérer ses guitares, sur fond de basse dodue. Là encore, le résultat surnage. Ecoutez ces mecs, ça vaudra sûrement plus que mes quelques mots. L’embarras du chat, sur le ravin des dix minutes, impose ses sautes d’humeur. Il ferraille comme il peut s’assagir. Api Uiz se la joue Forno punk, dans l’art de la contrepèterie. Des vocaux d’ailleurs s’invitent, les motifs se répètent et ravissent celui qui les trace.
Erez parasite fait des loopings, il va bon train et et fend les cieux. Il nous en met plein les yeux, plein les fouilles aussi. Tiens bien ta droite, les sorties de route sont ici légion. Enrique Vega (basse), Jorge Vega (batterie), Mehdi Beneitez (guitare) et Éric Martinez (électronique), à l’ensemble enivrant, dessinent des sentiers sinueux. Api Uiz, militant, ose et revendique. Ses idées, ses sonorités. Homme minute est bref et spatial, on se dirige vers la fin et notre soif -d’autre, d’a-normal- est alors largement comblée. L’idée du désert, de durée étirée, conclut sur un format que je peux verbaliser. Il breake, fait son Primus, roule et boule, en conclusion de ce SM qui appellera très certainement à pléthore d’écoutes impliquées.