Seppuku, de Marseille, existe depuis 2018. Repère de musiciens du cru, qui se sont fait la main dans des projets comme Calvitie ou Club Meth pour le multi-instrumentiste David Hoffmann et pour ses compagnons de shoegaze, Nathan Roche Band, Departure Kids, Social Dance ou encore La Secte Du Futur. Times, qui fait suite à un EP éponyme, lie huit titres que Baked Ziti, étoilé, dreamy, saccadé, inaugure dans des phases à la MBV. Impeccable d’emblée, le groupe va ensuite perdurer en qualité. Steven, shoegaze-pop alerte, sonique, le prouve irrémédiablement. Tout s’enchaine comme à la parade, Liar nous sert quand vient son tour une dream-pop légèrement électro qui rêvasse et ensuite s’emphase, sans se départir de ses élans célestes. Marc Portheau (Bryan’s Magic Tears) a mixé l’opus, en correspondance avec la vision du combo. Lequel s’enracine autant dans le passé que dans le jour présent, influencé mais complètement individuel. Et doué, avec ça.
On apprécie, Lost My Smile se poppise avec prestance, simultanément grondant et mélodique. Seppuku s’y entend, Wagnerian se syncope dans une matière dream-pop qui n’hésite pas à griffurer. Le rendu est aussi beau, nacré, au mitan de ses incartades. Belinda, rythmé, noisy, m’évoque le When you sleep de qui vous savez. A sortir chez Howlin’ Banana, Times se hisse titre après titre vers les cimes, de chez nous et c’est d’autant plus significatif. Which Beach, urgent puis climatique, soigné comme souillé, de ses ritournelles notables, remet de la crème dans le cornet. Méritant, Seppuku embroche ensuite et pour finir un Instable à la brume shoegaze des plus belles heures. C’en est fait, Seppuku se magnifie et à huit reprises, s’offre une suite de « disco » de teneur plus que valeureuse.