Huitième effort du producteur Anglais Stumbleine, Deleted Scene prend vie dans des canevas rêveurs de toute splendeur. Son électro fantomatique fait sensation, elle hypnotise et vous attire dans ses filets. I Can Stop Anytime I Like, émergeant de la brume, gringue en premier. Bribes de voix et sonorités subtiles assurent le rendu, merveilleux. Cinderhaze, brumeux lui aussi, doté de ces mêmes chants épars, insinue un ressenti similaire. L’identité est posée, le climat tout autant. L’issue est pour le coup plus vive, tout en restant avenante. On s’éprend des ambiances, complètement immersives. Rose Tinted Smile, d’un trip-hop des limbes, raffermit l’emprise de l’opus. Il fait bon s’y attarder, au gré de songes salvateurs. By the World Forgot nous y maintient, par le biais d’une électro ensommeillée -mais animée- de la plus belle des teneurs. Hundreds and Thousands, au mitan de l’élévation, se passe de vocaux mais ses contours plairont, assurément.
Stumbleine, en l’occurrence, fait dans l’excellence. Ursa Minor Sleeps Forever le crédite à son tour, pas plus agité que le reste. Il monte en intensité, sans faire trop de bruit. Bon point en plus, que relaie Smoke Yourself Thin et ses ressacs apaisés. L’unité de ton de Deleted Scene est audible, elle peut lasser mais si l’on s’y attarde, fait la différence et contraint irrémédiablement à l’investissement. Somnia en étend le charme, fidèle à l’option qui ici domine. Enfin Catastrophette, toute dernière berceuse de choix, finit en se dotant de voix « d’ailleurs ». Deleted Scene captive, alimenté par une collection dont on jurerait qu’elle se refuse à sortir de sa sécure torpeur.