Musicien folk (entre autres) passionné, doté d’une plume qui lui fait honneur, Thierry Jourdain nous gratifie, à intervalles réguliers, de petits « bouquins » aussi stylés que captivants à parcourir. J’en veux pour preuve, et exemple éloquent, les ouvrages à suivre; Elliott Smith : Can’t Make A Sound (Le Mot et le reste, 2018), Dominique A : La Fossette (Densité, 2021) et R.E.M. (Le Boulon, 2022). Le dernier en date ou plutôt que j’ai pu lire, décrit en ces lignes, retrace le parcours de Vic Chesnutt qui bien tôt entravé, sut se dépasser tant sur le plan physique qu’au niveau social et signer, de valeur, une discographie pétrie de résilience. Au fil des pages on prend connaissance du personnage, morcelé par l’addiction. Sur un ton obscur mais que l’humour allège, le sieur Jourdain qui lui aussi folke avec engagement chez My Silly Lifestyle, restitue la vérité d’un personnage aux humeurs changeantes mais d’un génie musical dépouillé, partiellement conçu en lieux de soins, qui lui valut une juste reconnaissance. La vie et l’œuvre de Chesnutt, son intimité aussi, analysées avec justesse, nous contraignent à dans la foulée, aller nous imprégner du cachet sonore de l’être auquel hommage est ici joliment rendu. Ca tombe d’autant mieux que jusqu’alors, j’ignorais celui-ci et qu’en surplus le récent écrit de Thierry Jourdain, intitulé Tempus Fugit et sorti chez Le Boulon, distingue tout comme celui-ci un projet mythique et hors-cadre.