D’une lieu ingénieux, niché dans un recoin de verdure et dédié à la zik de niche, autrement dit la Scène Combo, j’attendais beaucoup. J’espérais voir ce Minuit Avant la Nuit, parfois trop prudent, trop arrangeant, trop consensuel, à d’autres moments bien plus osé et là je plussoie, pencher vers la seconde option. Avec la prestation de Baby’s Berserk, trio batave jusqu’alors inconnu de mes services, je ne fus point lésé. Bien au contraire! Me hâtant dans la foulée de la venue de Sam Quealy, par trois lui aussi, et de son électro-pop que les corps célébrèrent à juste titre, je me faufile pour essoufflé, faire front à une formation imaginative, quelque part entre post-punk, new-wave et électro-punk aux teintes subversives, d’un impact qui à lui seul ce soir, justifie l’implantation de ce nichoir nouveau. D’emblée et sans avoir d’autre choix la folie de la frontwoman me happe, les nappes late 70’s/early 80’s à la sauce 2024 du combo néerlandais affolant les troupes -et les croupes- sans coup férir. Giclées de synthé joueur, chant mutin et groove de tous les instants s’emparent des spectateurs, d’aucun(e)s sur le devant du pré ne se privent pas de par leur gestuelle, sacrer ce projet à l’écart de tout tracé stérile.
Baby’s Berserk
C’est funky, c’est Byrne et Ferry, c’est exotique et surtout irrésistible. J’ai fait le bon choix, flairé la bonne affaire et c’est dans le délire que mon samedi expire. Je n’en demandais pas tant, j’escomptais du taré et Baby’s Berserk rattrape à lui seul le creux d’une poignée de formations sans réelle portée, enfin, s’agissant de ma personne. Indescriptible, il ne rate pas la cible. Je peux alors me dire que mon MALN 2024, souffrant d’un Disiz par exemple, se rattrape et rafle la mise par le biais de son diversité. Ses atmosphères larges, cette année encore, lui permettent de séduire. Demain ça sera Nusantara Beat, j’en parlerai par ailleurs, mais à l’instant T leurs collègues de LABEL (Bongo Joe si tu me lis, grand merci à toi!) transforment l’essai et la palme leur est justement décernée.
Baby’s Berserk
Juchée en haut des enceintes, la leader déraisonne. Elle escalade, à l’instar de son groupe, le chemin de l’insoumission. Baby’s Berserk joue un son novateur, cold, synthétique, qu’une basse se permet de faire pulser. C’est pour ça que je suis là, l’assagi au service de monsieur tout-le-monde je le mets à sac, lui préférant audace et limite salace. La Scène Combo me l’offre, sur un plateau que de roses lumières enjaillent. La soirée tend au summum, le MALN il m’arrive de ne pas m’y trouver mais par son implantation, ses bouts de prog’ de lisière et sa qualité générale doublée d’une largesse certaine, je m’y retrouve et y aspire de cet air sonore salvateur qui sur mon être, agit telle une cure de jouvence. Il me fallait en être, 2025 tiens-toi bien car là aussi je me présenterai tôt, avide de ta liqueur. Baby’s Berserk deverse la sienne, à la tienne voisin tous ensemble nous écarquillons les yeux et d’un seul et même élan, saluons l’époustouflante performance d’une clique posée entre Amsterdam et Toronto.
Baby’s Berserk
Photos Will Part en Live