Colombey est le projet punk, sale et mélancolique de TG Gondard, qui fêtera la sortie de La fenêtre sombre à la Mécanique Ondulatoire. Bref, pour l’heure le gonze vocode et ça (se) passe pas mal. Il déblatère des histoires sans espoir, s’affuble d’orgues pourris et le long de huit titres bancals, 100 – toi en tête de gondole mais avec pas mal d’attractivité, morne et gorgé de reubié, déverse dans nos fouilles, délicatement, un nectar de défaite. Des belles valses, à la Valstar, peinardes et qui se logent dans le cortex. La seconde a pour nom Misérable, elle l’est justement pas. Son refrain, ses mots, ses volutes sans heurts façonnent le style Colombey, quelque part entre les deux églises là-bas dans le nord-est. Le fond est sombre, comme un ciel d’Ardennes. Jamais aucune chanson, troisième désolation mise en son, parle de…Revelles, ou bien j’ai les cages à miel broyées? Le R4 tout ça tout ça, le troquet du village, et pour sacrer le truc, des spirales de synthés vrillés. Et c’est parfait. Bon j’ai du me planter mais tout de même, la chanson a du bon! Idem pour La peau, boite à rythmes sèche comme un cadavre de 8.6 sous le soleil de Valenciennes. Et comme d’hab, des nappes dont on s’entiche. Simples, flemmardes et intégralement accrocheuses. Sur textes allégoriques, ça va de soi.
Après ces réjouissances Face B, Pour qui est cette chanson. Pour nos gueules, et dans un orchestral (enfin, tout est relatif…) aux ritournelles de fête du village. Colombey c’est trop bien, Le vieux CD est rayé, en phases hagardes et vaguement psyché. Il n’est pas sans effets. Il s’emballe tranquillement, Le ciel / la peau dans la minute qui suit fige le propos et sans empressement, gagne en « intensité ». Ca marche à tous les coups, TG Gondard maîtrise son art et Colombey déploie sa dextérité. Ca s’explique pas, c’est à l’écoute que la magie opère. Il y a pour finir le bal ce morceau éponyme, La fenêtre sombre donc, entre massacre à l’auto-tune et boucles racées un brin surannées. Nul besoin d’en faire des tonnes, Colombey trop feignant pour ça fait dans le minimal et au final, torche un disque captivant et quelque part apaisant en dépit de ses mots déchus. Quant à moi j’y retourne, t’façon j’ai qu’ça à foutre et je risque tout au plus, et au moins, d’en tirer plaisir et profit auditif décuplé.