Pour débuter MegaSurf, de la ville, et ses poussées rock-noise savamment tronçonnées. Pour finir Ducks Ltd., de Toronto, et ses vagues indie scintillantes. Notre cher Plaisir d’Offrir aussi, convié dans le but d’enjailler le lieu. Parfaite triplette que celle qui ce mardi, investissait la péniche Célestine. Au son donc du troisième nommé, notable, dans le plaisir de recevoir, je me présente. Bientôt MegaSurf fait résonner ses sons. Comme à l’habitude fins et mordants, bruitistes comme esthètes, les amienois brisent l’élan, le relancent, chantent à l’unisson et catapultent des refrains qu’on scande. Armé de morceaux charpentés, MegaSurf soulève les hourrahs, des cris et bravos qu’il n’aura pas volés. Entrainant, tantôt abrupt, sonique autant que subtil, aérien quand ça lui vient, de textes en phase avec les ressentis de l’être, il paraphe un énième live concluant. Son set est impactant, une nouvelle composition le cheville et à l’issue on n’est pas déçu, loin de là même, tant le groupe impose sa propre posture.
Plaisir d’Offrir/MegaSurf
A l’orée de la dizaine de concerts vus, s’agissant de MegaSurf, je ne m’en lasse toujours pas. J’attends Ducks Ltd.; ses sonorités Sarah Records, un tantinet The Pains of Being Pure at Heart, séduisent instantanément. Pop à guitares, embardées qui haussent le ton, mélodies soignées, notes cristallines raflent la mise. Un trait commun avec MegaSurf tient dans le fait que là aussi, la bassiste est une dame. Et ouais Biggy, les femmes ont leur entière place et l’indiscutable classe. Une légère mélancolie teinte la prestation de Ducks Ltd., jolie comme Julie, d’un éclat en teintes de gris poppy qu’il s’avère impossible de repousser. De Toronto proviennent de nombreux projets cachetés, Ducks Ltd. est bien entendu à classer dans ladite catégorie.
MegaSurf/Ducks Ltd.
Harm’s way, le petit dernier, charme nos écoutilles. Elles en frétillent, c’est sans temps morts que s’enchainent les titres pleins de vie. Je me prends, à l’écoute, à songer au Wedding Present de David Gedge lorsque les canadiens tirent vivement, dans le débridé. C’est l’indé idéal, à guitares fatales, à rengaines décisives. Là choix de Célestine, ce soir encore, est judicieux. Je me fais la malle, ce mercredi la capitale du Ponthieu m’attend bien tôt mais j’y reviendrai regonflé, avec en tête le souvenir d’une soirée dédiée à mon son de prédilection. C’est assurément légion chez Célestine, de plus en plus référencée, au gré d’un panel musical et culturel qui ne peut que lui faire honneur et mettre ses parterres en joie.
Ducks Ltd.
Photos Will Part en Live