Double Deüce vient de Brooklyn, c’est un duo. Il unit Toby Goodshank (The Moldy Peaches) et Angela Carlucci (Little Cobweb, The Baby Skins, Herman Dune) qui ensemble donc, jouent une folk splendide, dépouillée, qui ratisse large sans s’y perdre. Sublime, Warm Ham In A Foreign Home nous fait don de onze morceaux au dessus de l’agréable. Pig Walnut, à deux voix, impose d’emblée un dénuement ici cuivré, sans excès, qui fait chantonner. Merveilleux. Warm Ham (in a Foreign Home), lui aussi dépecé, d’une dynamique enchanteresse, enfonce déjà le clou. A deux titres, seulement, je m’avoue vaincu. New Dutch Folk, un brin western, joué vivement et là encore dans la sobriété, fait imparablement mouche. Song For Voting rafle les suffrages, un gré d’une dualité vocale entièrement bluffante. Trésor à entendre, Warm Ham In A Foreign Home fait honneur à sa mouvance. Ses mélodies vocales, ici agrémentées de guitares racées, brillent irraisonnablement. Snap Backwards, soul et hip-hop, s’échappe vers d’autres contrées. Il se montre, à l’instar du reste, totalement prenant. Court mais abouti, il prolonge l’extase.
Photo Joanna_Kelley
Dans l’élan Mr. Holland’s Wine, déshabillé comme un Young Marble Giants, s’emporte et de ses refrains, séduit sévère. J’en souris de plaisir, That’s Our Thing après un début tranquille…le reste, faisant valoir l’unisson de ses vocaux. Bennigan’s Christians, plus alerte, m’évoque Violent Femmes. C’est dire s’il me plait. Theory Of Relativity tout autant, bien que plus posé. The Spotter valorise l’éclat du jeu, récurrent et indéniable. Warm Ham In A Foreign Home est à mon sens indispensable, réduit à l’essentiel, sans artifice aucun. Guidé par le vrai, il pose là un Cream Cheese Like This que ses guitares funky relèvent, de même que ses relents rock sans chair. Double Deüce est doué, inondé d’authenticité, et se plait à le prouver sur ce digipack que je risque fort d’écorner à forces d’écoutes incessantes.