Basé à New-York Habibi, groupe de Dames, officie depuis 2011. Son registre est fait de mélodies sucrées, d’obédience 60’s la plupart du temps, garage aussi, qui se gardent en tête. Dreamachine en fait état, il sort chez Kill Rock Stars et On The Road, après un démarrage au quart de tour, lâche pour initier le tout riffs rudes et motifs de marque. A la fois souple et alerte, il grésille et de suite fait foi. In My Dreams lui emboite le pas, rêveur comme mélodieux, légèrement acidulé, avec le même bonheur. Habibi s’illustre, de nôtre côté on approuve ses beaux efforts. POV, grinçant, recèle à son tour de belles sonorités, indé, alors que la basse le fait tanguer. Sa voix est mutine, un peu, et le rendu élevé. POV riffe franc mais sans excès, il coule dans les oreilles et leur fait le plus grand bien, de ses « ouhhh-lalalalala » charmeurs. Do You Want Me Now, garage, appuyé, induit le même ressenti. Il n’y a qu’à se laisser porter, les cinq femmes font le taf sans faiblir. Le refrain pour le coup se scandera, simple et bien vu.
Me voilà conquis, Interlude malgré son titre outrepasse les cinq minutes de durée. Il déroute, un brin oriental, façon Lalalar enfin de loin. Résultat, on adhère derechef. Percus tribales et emballement surviennent, le trip s’étend à d’autres terres. My Moon, plus lunaire, se syncope dans la joliesse gentiment souillée. Habibi sait visiblement comment s’y prendre, Losing Control l’amène à groover sur des tons presque jazz mais tout de même pas. Ca surfe aussi, c’est stylé à souhait. Habibi est rock, mais ouvert d’esprit. Fairweather Friend, Breeders dans les contours, se permet d’égaler, en termes de qualité, Kim Deal et consorts. On entrevoit la fin, déjà certes, mais rien n’a jusqu’alors flanché.
Rahill Jamalifard (lead voice, synths), Lenny Lynch (guitar, voice and synths), Lyla Vander (drums, percussion and bongos), Yukary Morishima (bass) et Ana Becker (guitar), dans l’union, enfantent un disque qu’on se remettra. Alone Tonight en funkant canaille lui met fin, il a du chien à l’instar de l’entièreté de l’opus. Il se cuivre, vire free, et conclut magistralement un Dreamachine à la hauteur de son label d’appartenance.