Likane Leppäne est Finlandais, il rappe obscurément. Psykosomaattistasaundia, sa nouvelle offensive, développe huit titres noise-rap que lance le ténébreux Psykosomaattista saundia. Il y débite rauquement, sur des beats lents et de climat bien dark. Le climat est planté, toutefois les sons d’enrobage de Haista vittu Jeesus Kristus, plus virevoltants, amènent une lueur de clarté dans le propos du Nordique. Sa voix grave, les cris entendus en arrière-plan accouchent d’un « horror rap » de marque. L.I.K.A.N.E. pt. 2, plutôt alerte, poste un refrain décisif. Sans surcharge, Likane Leppäne pétrit une matière personnelle. Sa pochette, flanquée d’une blafarde lumière, illustre son approche. SNRI, pesant comme syncopé, ajoute au côté nuptial de ses compositions, à la limite, tantôt, de l’angoissant. A sa suite le vociférant Vihaan maailmaa, contrebalancé par ses sonorités, impose sa chape.
Reconnaissable, sans concessions, Likane Leppäne confie sa galette à Solium, spécialisé dans tout ce qui de près ou de loin diffère. En cassette ou numérique, elle le distingue sans voir le jour. Pimiäsä s’inscrit dans sa lignée, tchatché sur des vocaux aussi malades que notre époque. On revient à davantage de « gaité » -dans l’ornement- quand arrive Länsi-Tuira Itä-Tuira, néanmoins soumis à des chants à nouveau sans joie ni foi. Likane Leppäne affirme là son style, Psykosomaattistasaundia prend fin sur ce 04260 qui sur plus de huit minutes marquées rythmiquement, aux voix entrecroisées, lui assure une digne issue.