Après l’excellent Lucarne le Gil de Gilles Moret, ex- The Noodles et ex- Dirty Hands, signe Confetti. Nanti de ses fidèles grognards, l’excellent vétéran élabore huit titres d’un rock en français ardent. Pas le temps de tergiverser, l’urgent La Machine tourne à plein régime. Il vrombit, lancé sur la voie de gauche. Parfaite amorce, d’une rude écorce, que suit le plus mélodieux mais tout aussi appuyé Tous Ces Mots. Gil, de ses formats simples, se fait instantanément valoir. Confetti, éponyme, baisse la garde mais la monte tout de même vaillamment, au gré de poussées rudoyantes. La Couleur est ensuite annoncée, cadencée. Rock, maitre-mot d’un disque aussi majeur que son auteur. Un rock vrai, au mot pas faux. Aux guitares qui bavent, à la rythmique qui tabasse jusqu’à te faire boire la tasse. Mélodieux, mais impétueux.
Total Ecran, souple et musclé, lacère. Il riffe dru, Gil poursuit et nous, on le suit. Il lui arrive, ici et là, de faire dans le sentiment. Mais pas trop, l’heure n’est pas non plus à gazouiller comme des bébés. Fermer Le Ciel, insidieux, éclaire son horizon. Confetti, loin du festif -pas le genre du gaillard-, fait dans l’offensif. On peut s’y vouer, sans crainte de se planter. Il avance droit, d’un aplomb récurrent. Fermer Le Ciel tire à l’orage mais pas au flanc, ses climats ne peuvent tenir en place.
Sur ses derniers soupirs l’opus, d’un L’HOSAP agile, à Gil aussi, s’offre une conclusion valable. Là encore, ça riffe sec. C’est modeste dans le verbe, conformément à l’esprit Gilien. Vincent Lechevallier (batterie) et Damien Prono (basse), aux côtés du sieur Moret, cramponnent comme on aime. La Robe D, à l’heure où se prend le congé, dépose une trame à l’Anglais presque folk. C’est beau bien sûr, ça monte peinard en intensité. Terminé. Affaire pliée, Confetti c’est pas carnaval et ça s’auditionne bien plus facilement qu’un lascar qui nie obstinément les faits.