Turfu a de l’avenir, unique il est c’est pour ça. Enfin bon parfois, ça barre la route, de ne pas obéir. Alors on crée la sienne. Sa formule accordéon/batterie/synthés/voix (ou pas) marie le club et la place du village, Turfu s’acoquine avec Yolande Bashing, lillois (en)chantant, et ça nous fait ce Sous Rosée que je chronique sous rosé, chacun son refuge hein! J’en parle parce qu’il est bon, à part, et que déjà avant tout ça les Turfu s’était illustrés, déguisés comme des blaireaux mais plutôt beaux quand de près on y regarde. Allez, ici ça démarre avec SE et UL, soit SE-UL. Putain de texte, sur la vie qui passe et l’insouciance perdue et bien d’autres choses encore. SE, ses mots du passé, son poème de l’antan. Juste excellent, dans un déroulé céleste, presque figé. UL, son groove de basse (Aurélien Gainetdinoff s’en charge, ça gâte pas l’affaire!) et d’accordéon joué (volontairement) bancalement, foutrement entrainant. Tu te l’remets après, c’est obligé. Puis il y a ces écrits, matière à réflexion, à introspection. Tout ça Sous rosée, réveillé ou encore dans le gaz, sous les draps ou en fin de fête.
Ah et puis, Maison alots entre donc. On y est comme chez soi, porté par le rythme. Indéfini, mais plutôt bien fini. Turfu joue toutpar, attire des publics sans trait commun de départ. Faut aller le voir. Faut aussi l’écouter, tôt et tard. Tendresse, aux BMP affolés, Raphaël Decoster et son instrument dément. Dans la démence, y’a de l’espoir. Adrian Bourget et son TB-303, pour célestiser le bazar. Avec ça tu transes, Matthieu Souchet cadence l’affaire alors t’as pas à t’en faire. Tu crois qu’c’est fini mais Trésor (Almeeva remix), dark autant que diaphane, qui dégrince le dos, se profile. C’est le dessert, la cerise sur la teaugâ s’appelle Tendresse (Pavane Remix) et elle t’embrume grave. Psychotrope. Sous rosée a tout pour lui. En Turfu on peut croire et s’y vouer, gagné par son décalé en pied de nez aux formats usuels.
Photo Léa Troulard