J’ai le souvenir qu’il y a une flopée d’années, j’avais distingué ces lyonnais. Leur pop aventureuse, alors, m’avait attrapé. Avec ...Plays Music !, Satellite Jockey explore, s’amuse, ne se fixe pas de limites. Il est beau, doté de belles idées, de paysages bellots. Mais pour moi, trop posé. Le Français y domine, doux, et Mouvement pour débuter trace des contours pop-folk avenants, ciselés avec soin. Les dames du groupe de leur voix l’embellissent, j’en retiens une ritournelle délicate que j’aurais aimé entendre déborder. Il n’en reste pas moins que les petites pointes plus hardies, en fin de morceau, ont fort belle allure. Rêve occasionnel, de sa pop nacrée, lâche une effluve psyché que les riffs font remuer. Là j’adhère, le rendu est plus rude et dans le même temps, imaginatif autant que dépaysant. Toutes les recettes, post-punk fin mais au taquet, applique la sienne (de recette), efficiente, enthousiasmante. Foule de sons bien trouvés se font entendre, au crédit de Satellite Jockey. Le soir, aérien et poétique, fait retomber l’énergie mais malgré ça, s’écoute sans déplaisir aucun. Notons, à nouveau, l’éclat de l’écrin.
Dans l’élan Moonlight Walk, jazzy, feutré, gentiment déroutant, dépose sa quiétude. Bright Moon lui fait suite dans une draperie pop british, sertie avec soin là encore. Les guitares, sans mordre, épicent le tout. Il va sans dire que le savoir-faire, chez les Rhodaniens, n’est pas qu’épars. New Moon, spatial et psyché, le démontre. Il breake, totalement là-haut, en notes folk peinardes. Où sont les gens ?, saccadé, moucheté de petites notes qui ailleurs emmènent, ondule élégamment. ...Plays Music ! toutefois, pour ma personne, sonne gentillet. Je ne sais pas est d’ailleurs inoffensif, ses textes valables et ça aussi c’est récurrent. L’ornement, encore, reluit. Le titre s’anime sans trop de dommages, une fois de plus. Complètement délié, l’album apaisera son monde. Oh, un « tourbillon » si je puis dire survient! On prend. Tu ne sais plus, ténu, confirme l’option bien mise d’un disque ensoleillé, ni orageux ni belliqueux.
Mouvement II, dans les airs, se déploie flouté. Légère, bien nommée mais de marque comme la plupart des compositions, complète la palette. Satellite Jockey est libre, Clavino hypnotise et engourdit. C’est peut-être bien dans ses temps de torpeur, enrobés de belles choses, que ...Plays Music ! trouve son assise. Recipe, folk, le termine sans aucune animosité, pop dans le chant, jusqu’à me laisser tiède tout en me disant qu’à l’occasion, lorsque le besoin d’espaces sécures se fera sentir, j’enclencherai la lecture de cette jolie série musicale à souhait, dénuée de toute contrainte.