Fichtre!! Lodestar, formé en 1996 par des membres des géniaux Senser (le chanteur survolté Heitham Al-Sayed, le batteur John Morgan et le bassiste « Haggis ») et KMFDM/PIG (le guitariste Jules Hodgson), dont le mémorable « debut album » avait en 1996 marqué les esprits, revient avec l’appui de Charlie Beddoes (Rub Ultra oh yes!!, Nasty Little Lonely) à la basse. Sa galette s’appelle Zonen, onze titres l’illustrent. Surrender To The Tide, salve heavy-psych de départ, valable à plus d’un titre, lui permet de se lancer en suscitant l’accroche. Réussie, l’entrée en lice laisse place à Bring Me The Head qui sans changer la tendance, lui donne des atours plus vifs. Le ton est rock, circa 70’s. Il laisse tout de même filtrer des incrustes électro, suivies de déflagrations plutôt ben senties. Résultat, on capitule. Be Ready, et on l’est bien sûr, dote l’album d’une troisième tirée pas moins impactante. Ca ramone, ça joue gras et je vous fiche mon biller que Lodestar, en grande forme, va faire parler de lui en termes élogieux. Des guitares lyriques, couplées à d’autres plus rythmiques et ardentes, valorisent l’effort.
Hyperitual, plus doux, alterne finesse et emphase bourrue. C’est dans le talent que Lodestar, qui n’a rien perdu, gagne nos votes. Flame, pavé tout à la fois dur et céleste, se lie à l’ensemble. Il le fait bien. Lodestar sur le tard revient, certes, mais 1983 assure ne transition trippy dans un opus irréprochable. Mieux vaut tard que jamais, dira t-on, alors que l’excellentissime The Stranger pose une pierre massive. Il n’y a, sur ce Zonen, qu’à se laisser emmener. Un break s’impose, puis le plomb l’imite. High Sorrow, rythmé, ravive un retour qu’unanimement nous saluerons. The Real World l’enclume, agité et syncopé. Très vite, il riffe trash et dépote méchamment. Pépite.
Renouer avec Lodestar est un bonheur, intégral. Sigils Burning, dans la lignée heavy-psyché qui pour le coup prédomine, amorce une fin crédible. Zonen s’écoute sans fin, The Harp (The Sensational Alex Harvey Band) surprendra agréablement en instaurant une trame dark-folk elle aussi de bon aloi, déroutante. Lodestar nous revient intouchable, après un hiatus que le disque en présence comble sans vaciller.