Semaine finie, perspective d’un lieu de vie pour jeunes où l’on me veut, américain du midi posé sous le soleil d’Add’ville, triplette rock ouverte et « envoyante ». J’ai connu pire comme Friday et à mon arrivée à l’AF c’est le très projeté (entendez par là, impliqué dans moults projets) Erwan qui prend mes pièces en main. Louis l’homme-basse se restaure, je passe par le bar et me prends mon traditionnel rouge. Plus tard Pascal arrive, sweat Motörhead sur le dos. Le midi dans la capitale du ponthieu, j’ai vu des t-shirts Oasis, Beach Boys, Metallica, Doors et Tupac, entre autres. C’était chez Jules. J’ai hésité, je me suis retenu. Ce soir de toute manière, cadeau royal de Charles, de Last Night We Killed Pineapple: le t-shirt du groupe! Joie. A égalité nous sommes, en Somme. Demon Juice peut surfer garage à son aise. C’est du fuzzy from Dunkerque, ça bastonne et la mission est accomplie sans plantade aucune. Souvent percutant, le groupe du Nord a aussi un petit côté cabaret, légèrement goth, et fait valoir un registre qualitatif. Point trop n’en faut cependant, au bout de 25 minutes mon attention baisse. Blasé? Pas impossible. Fatigué? Plausible. Il n’empêche que vaillamment, je continue à remuer mon tronc. Notons au passage que Demon Juice s’est récemment fendu d’un split avec Tendinite, chargé ce soir de lui succéder.
Demon Juice
Alors les rémois, sans trop d’émois, claquent un sec tendu. Tendinite est punk et garage, un brin swamp, bruyant et ferraillant. V’là des gars, c’est pas une première ici, qui mériteraient d’être sollicités. Puissant mais à l’abri du bêtement bourrin, Tendinite (fais du kiné ça ira mieux) twiste sauvagement. Ses écorchures m’évoquent les Cramps, son urgence se pare d’une haute intensité. Depuis Reims il grince, à c’t’heure néanmoins c’est Amiens qui en profite. Et pas qu’un peu. Il surfe lui aussi, brièvement, et style ses compositions. Il faut dire qu’avec son Neither/Nor, il est plutôt bien pourvu. Dynamique et inspiré, son rock sans œillères est d’une valeur constante. Belle idée, directement validée, que de l’avoir convié. Tendinite fait mal, son bruit est bien tanné. Il satisfait l’AF, avec un mec dernièrement croisé je discute de la mort de Steve Albini. Surferrosa, cette claque dont je me souviens encore, et tant d’autres. Tendinite termine, il a bonne mine et après avoir crayonné sévère, remercie hommes et dames. Second rouge, offert par Pascal. On passe aux soins, Tendinite ne s’estompe pas comme ça. Ondes de choc conseillées.
Tendinite
Pendant ce temps Trace se prépare, t’es pas prêt(e) j’en suis sur. Les amienois nous concassent un rock aux mots punk teinté de noise furibarde, d’éructations sous perf’ de colère. C’est un ChEvAL FoU !? Sûrement et j’aime ça parce que Trace, sans se soucier de copier, de reproduire des schèmes taris, tire ses propres traits. !!! Arbeit !!!, joué au garde à vous, suinte la rage et fait le taf (haha). Y’a là des relents d’alterno, un refrain scandé qui ne trompe guère sur les intentions de la chanson. Trace déboite sa race, il démontre en l’occurrence que punk et personnalité, audace musicale et don à la création ne sont pas incompatibles, loin s’en faut. Son ire se communique, ses ruées noisy glissent dans mon circuit de la récompense. Presque je décompense, en fait non j’intériorise mais j’en perds pas une note. Ils s’arrêtent mais je gage que bientôt, ils commettront de nouveaux méfaits. A ma droite ça s’éclate, j’aimerais pouvoir reproduire les pas de danse de ce petit mec mais évitons, mes petons s’y refusent et ma réputation d’ores et déjà entachée en prendrait un coup. Ch’est mi rien tchot, c’est sous ceux (les coups) de Trace que le bordel s’instaure et ça, ça t’ensoleille ton gris week-end jusqu’à la prochaine salve live prévue par ici.
Trace
Photos Will Part en Live