Quand un groupe sous drapeau Kythibong pointe le bout de ses errances par chez vous, vous vous devez d’en être. Quand il a pour nom Spelterini, vous n’avez plus aucune raison de vous en dispenser. Alors ce jeudi, bravant les retards inhérents au lieu, je traçais à l’AF et pour ce faire, flemmard, optais pour le Scénic là ou le vélo aurait pu, aurait même dû l’emporter. Qu’importe, à bon port j’arrive et après m’être assuré de la compatibilité verre de rouge-prise de sang, me pose sur le canapé élimé. J’y suis bien, Chien vient après un moment se poser à mes pieds. Il est chou comme tout; il connait les lieux, furète et respecte, joue quand ça lui prend et tout le monde ici l’a adopté. Demain piscine, ce soir pour déblayer la neige Margarita et le menu me va, les trois Dames adoomisent la place et de leurs effluves plombées, attirent l’attention tout juste parce que leur registre, gras et parfois L7 dans le ton, a ce qu’il faut pour plaire. Karen et les deux Julie, en trio-pavé (de -relatives- bonnes intentions, tout comme l’enfer), entre enclumages éructés et parties plus enlevées, que trouent des mélodies célestes, font leurs preuves et d’un EP éponyme disponible ICI, doom donc comme grungy, ouvrent dans l’impact pour leurs collègues hommes, dont certains officient dans Papier Tigre ou encore La Colonie de Vacances.
Margarita
Ca signifie que non seulement je les ai vus live mais qu’en plus, je les ai shootés. Et chroniqués, parce que je les kiffe. C’est dire si ce soir je suis à ma place; j’arrive même, ou presque, à subir la clope des irrespectueux sans piper le moindre mot. Spelterini débute, une poignée de minutes plus tard nous serons sous l’emprise de ses pièces inclassables. Hypnotic noise, répétition tendant au psychédélisme, tiens donc je nommais Paréidolie mais il me semble -de mémoire et pour cette raison je ne puis le jurer- qu’en l’occurrence c’est le non moins fabuleux Pergélisol / Chorémanie qui nous est livré. Spelterini c’est du génie, du divin bruit, qui sur nous ruissèle. Je me souviens alors qu’Aymeric, du label mentionné plus haut, m’avait envoyé le tout dernier méfait des bonshommes et que pris dans la houle, je n’en avais pas parlé. Bon ça va, j’ai tout de même distingué leur effort initial et ce jeudi, je tire grand profit de Spelterini.
Spelterini
Je suis fait pour ça, je me s’y suis depuis ado prédestiné; le bruit que la norme fuit. Spelterini, de sa grand-messe noise-ambient bien démente, m’exauce. Sa batterie, tout terrain, met des pains. Ses claviers déchirent le ciel, ses guitares cisèlent grave. La basse enserre le tout, par le mot je tente d’exprimer l’impact mais si tu veux saisir, alors viens et te débine pas. Spelterini, même à minuit et les yeux de fatigue fermés, j’en aurais bouffé. Il est singulier, dans le temps étiré et on l’en loue car ses plages, plus elles se réitèrent, plus on y adhère. Elles défoncent et s’enfoncent, cassent leur élan, lient les genres et surtout, par dessus tout, enfante un rendu que si tu veux en trouver l’équivalent c’est mort, il ne revient qu’à ses fabricants. Différent et décapant, Spelterini -rassure-toi Maria, l’hommage est de taille-, équilibriste, loin d’être arriviste, extasie nos sens et fige nos regards alors que dans le même temps, ses secousses mettent nos troncs à contribution. Comme à chaque fois j’en ressors pantois, dans deux heures LNWKP fêtera chez Niko son dernier EP mais avant ça, je salue Spelterini et son live intégralement concluant.
Spelterini
Photos Will Part en Live