Basé à Saint Brieuc, Red Rowen & The Madchester rassemble quatre briscards qui en rangs serrés, font du rock en noir et blanc, tranchant. Après un EP, voilà ce disque éponyme que lance Motorhigh, lancé à toute berzingue. C’est du gras, sur chant de bonhomme éraillé. Les guitares ferraillent, le boulot est vaillamment assuré. Du véritable, pour lequel on se mettra à table. Puis PJ Song, deuxième torpille qui renverse les quilles. De couenne rock’n’roll, le quatuor d’anciens fesse les jeunots qui prétendument rock, n’arrivent qu’à poser. Wonder Woman calme joliment le jeu, lyrique et sentimental. Dance With Me, dans la foulée, se met à rougeoyer parce que la tendance, chez ces gars-là, est à l’appuyé délibéré. Ca joue, fort et sans se la raconter, dans des formats simples et percutants qui sans forcer trouvent la cible. De l’authentique, que solidifie The Other Side et son déroulé…posé mais d’un style certain, sobre, joué dans la beauté. Le groupe, doué, aussi, dans l’option en question, pétrit un Outlander retenu, porteur lui aussi d’une carapace de choix, dont le second volet décolle gentiment.
Ca suffit toutefois, let’s rock guys et Babylon, parpaing in our faces, se charge de régler la mire. Et pas pour le pire. Ombrageux, il riffe et griffe. Red Rowen & The Madchester, estampillé 90’s, fend la bise et allume la mèche. Underground, sur chœurs virils, rocke et laisse les vocaux déblatérer. Underground, et puis c’est marre. Pavé dans la mare, l’album a le bon goût de ne jamais plier. Il est offensif, Regarde Seulement instaure de son côté un Français gouailleur. Alerte, il affirme l’allant, le mordant de la formation briochine. Tchik Tchik Tchik Tchik suit, pas plus poli. On termine en trombe, refrain porteur dans l’escarcelle. Tchik Tchik Tchik Tchik woouhh, c’est d’la bombé bébé p’tain je me gourre de registre là! Bref passons, la galette se termine sur Kill Your Enemy et ça fait pas un pli. Ultime giclée sans détours, la chanson couronne une assemblée de routards doués et aguerris, dépositaires d’une série enflammée et sans travers aucun.
Photo Jacques Rolland