Bordelais, W!ZARD fait du bruit. Il le fait bien. Not Good Enough, son dernier pavé, le prouvera de ses dix titres solides. Entre noise et post-punk, il peut rappeler les Psychotic Monks. Ca flatte; de suite Beautiful House et ses grondements en éruption, ses vocaux dans la vindicte, distinguent le trio. Il lacère, part sur des bases élevées. Stupid Cunt in the Mall, post-punk presque funk dans certains de ses recoins, claque sa déviance sonore. Il groove méchant, évoque Gang of Four mais sonne W!ZARD à bloc. Les chants sont, là aussi, changeants. On brise l’élan, dans un passage céleste. L’album est bien ficelé, puissant mais pensé. Private Garden, mélodiquement tendu, offre un second volet qui déboulonne, retombe, puis déboite derechef. Accompli, sans un pli. Ego Box convainc itou, post-punk mais dans le dansable. Parti pour un sans faute, W!ZARD me rappelle aussi Structures, de ma ville. Sous tension, il bâtit sans faillir. Ses créations tiennent la route, le choc, et celui-ci est souvent rude. I Can’t Feel The Pain, pourtant, calme le jeu. Plus pop et tout aussi bon, il fait respirer l’opus.
Dans sa route Jack is a Sociopath, fessée noise en furie, renoue avec l’enragé. W!ZARD bruisse, son rythme est ici trépidant. Il alterne cependant, les lézardes instrumentales pour leur part perdurent. Not Good Enough coule d’une source sûre, en flots frontaux ou plus nuancés. Jack is a Sociopath se termine dans le cinglage, sans autre choix que de se faire molester. Puis Won’t Love, d’un insidieux classieux, s’envole après sa moitié. Une fois de plus, les options se succèdent sans que le rendu en souffre. Crow’s Dance, électro-cold bien hallucinée en son début, tranche et rue. Des embardées mélodieuses, bien amenées, en assurent l’ornement tout en le laissant percuter. Oh cette basse, elle m’évoque…sacrebleu je ne retrouve plus le morceau!
Qu’importe, se dresse alors Anger Issues et ses mélodies, une nouvelle fois notables, pilotent le vaisseau. Celui-ci file vivement, notons au passage que Not Good Enough sort chez les plus qu’importants ATRDR. Une incartade psyché survient, puis le cadencé brut reprend les commandes. Zéro défaut. Not Good Enough est de teneur crédible, l’intervention d’Amaury Sauvé ne fait que le parfaire. Quand Thief knot lui met fin dans un post-punk appuyé, sautillant aussi, aux syncopes malades, il ne nous reste plus qu’à plussoyer et ranger ce Not Good Enough à portée de main, histoire de s’en remettre une salve dès que l’occasion se présentera.