Aperçu chez Cannibale, Manuel Laisné s’essaye en solo après avoir rêvé qu’il était Bourvil, chantait dans ESG avec Manzarek aux claviers. P’tain comment y s’la raconte! Le rêve est toutefois devenu réalité et Caverne en résulte, exaltant, qui fait pourtant preuve de Phobie au moment de s’élancer. Et d’exceller, dans une trame ondulante à la ESG comme précisé plus haut mais pas tant enfin bref, déjà le Français y trône et des guitares acides lacèrent un tableau exotique. On part sur des bases élevées, innommables, psyché quand ça leur vient, sur un disque qui pousse sur un Terreau favorable. Celui d’un multi-instrumentiste doué, tatoué je sais pas, m’en fous à vrai dire. J’écoute sa zik et là, j’en ai pour mon fric (que pour le coup je n’ai pas déboursé). Ledit Terreau s’orgue joliment, on note des textes eux aussi dignes d’être pris en compte. Il y a là une musicalité perceptible, bien pétrie, qui fait tanguer l’opus. Des élans rétro aussi, sans trop mater dans le rétro. Laisné est actuel, dans le passé il puise -un peu- mais son registre n’est dû qu’à lui-même. Et c’est marre. Dans sa Caverne, il fabrique et fait superbement mumuse. Conseil, qu’on suivra, funke sous les tropiques. Enfin, je l’entends ainsi. Album brouille-pistes, Caverne est vite jubilatoire. Il est bien joué, bien pensé, bien barré.
Anomalie, parce qu’il faut bien qu’il y en ait sinon tout serait parfait, laisse l’orgue à nouveau, faire valser la chose. Bordel, c’est indéfinissable (et grand bien nous fasse)! Mais ça s’écoute avec joie. Caverne nous ouvre son antre, nous y pénétrons sans trop savoir à quel sauce nous allons être charmés. Jungle, peinard, nous met la main sur l’épaule. Sacré Manu, plus d’une corde à son arc l’animal! Le morceau apaise, plus accessible que ceux qui l’ont précédé. Et tout aussi valable. Août, aux pulsions un brin B.O., un pétale estivales, aux trouées bienvenues, en remet une pleine cruche. Jazzy et chercheur, il trouve la cible sans chercher à l’atteindre. Sur le plan sonique, il nous fait la nique et crois-moi qu’on kiffe ça frérot! Raisonnable, je ne le crois pas, twiste irrésistiblement. Le trip a depuis belle lurette débuté, direction l’inconnu. Course, en tirades d’orgue et saccades sur fond de mots in love, dubbe presque mais j’en sais rien, en tous les cas j’y succombe.
Laisné a gagné, trop doué pour se vautrer. C’eeest, l’aaamouur, et bim bam boum les sons zingent sous les draps. Ca breake, perché. Au bout de la Course, une nouvelle pépite aux échappées pétées. Cascadeur, reggae en son début (ah nan hein, fais pas l’con j’arrête l’écoute j’te jure tête de ma mère j’habite la banlieue on s’refait pas!!!), passe l’épreuve à son tour. Il est cool, presque trop, mais s’adonne à des encarts bien plus impudiques. Magique. Caverne est un bien bel habitat, Pire l’applaudit pour le meilleur et ensuite, tribal, déroutant, nous égare en pleine gare. Emerveillés, un peu pommés aussi. Alors impeccable. Caverne pète des câbles, séduit à outrance, sa batterie entre en rut. Alors là c’est la déjante totale, hallucinogène. Le produit est bon, il a pour nom Caverne. La dernière lampée injectée, éponyme, dans un ralenti de classe et quasi prog mais sans que ça s’avère emmerdant, loin s’en faut, chorale aussi mais anormale parce que le normé ca pète les noix, finit le taf et achève Caverne, superbe effort et j’ai fini t’as plus qu’à te payer l’bazar et te l’envoyer jusqu’à n’en plus pouvoir.