Toute première compilation de Warriorecords, estampillée Rebeka Warrior et de dominante queer, RainboWarriors Vol 1 abrite quinze projets pour autant de titres originaux, dark-wave enfin dark et new-wave, histoire d’en résumer la tendance de manière approximative et bien sûr, non-exhaustive. C’est ti-par; Jennifer Touch « from Germany » d’entre les nuages, dark évidemment, au chant éthéré, joue son Wasted time. Première salve suivie d’effets, que relaie les énormes Dame Area et ce Tu no me cambiaràs à l’EBM tapageuse, mâtinée d’indus. Alors que Baby Volcano – Gatito Zombie (Warrior Version), Suisse, chante dans notre langue une plage qui dans un premier temps délicate, finit par se syncoper dans une forme de r’n’b céleste mais percussif. Le recueil se montre varié, Cate Hortl – K.-O. y dépose depuis notre pays même une envolée électro dépaysante, bordée de cold wave. Il semblerait que les convoqués, pour les besoins de RainboWarriors Vol 1, aient décidé de se surpasser. Paloma, Rebeka Warrior et RAUMM – P.A.L.O.M.A s’y colle(nt), mélodique, au carrefour des identités. Denuit – Cendre, alerte, avec le même brio, prolonge l’effort de son électro entrainante. Relevons la présence des Dames, massive voire exclusive, sur l’intégralité des morceaux.
Le label peut se targuer, on l’entend, d’une valable sortie. Vimala Pons – Actresses, de nos contrées again, figé, spatial, hypnotise. A sa suite Zombie Chang – Bouquet de cigarettes, soulevé par des sonorités guillerettes, file bon train et lâche des sons insistants. Ca provient du Japon, de fait ça accroit l’exotisme du tout. SYZYGYX – Let’s Lose to Disco, sombre à souhait, de voix susurrantes, joue lui une trame minimale, rachitique, englobée de sons bonnards et d’ambiance enfumée. On en retombe, pour gober ce Minuit Machine – Love bomber lancé sur la voie rapide. Filant donc, il s’inscrit qualitativement dans la lignée de l’ensemble. Borusiade – Warrior balance alors ses loopings sonores, vocaux fantomatiques et bordures pas loin de l’indus. A prendre. PUTAS VAMPIRAS – Vampira Déjeuner, do Brasil, secoue le cocotier et après un break, perfore la stratosphère dans un entrelac de notes nuitées.
Sur la fin NNHMN – Love, dont l’EBM groove sévère, crédite une fois encore l’Allemagne. C’est au delà de ça le côté mondial et collectif qu’il faut distinguer, en plus de la valeur récurrente de RainboWarriors Vol 1. Belaria – Parasite, rythmé, adopte des guitares d’obédience rock -c’est tout au moins ce que j’y entends ou pense y déceler-, des voix derechef songeuses et au moment de conclure, déblaye idéalement le terrain pour le terminal Jean Terechkova – Operatek. Une fin là aussi cadencée, (trop?) répétée et sans chant, là où j’en aurais mais mais qu’importe; la différence est faite, la caste d’appartenance bien défendue et la clique actuellement « on tour » mérite qu’on aille estimer ses performances live en surplus de cette série sans travers.