Aveline de Belgique nous vient, synth-pop analogique assez magique en bandoulière. Sur huit titres et quatre relectures, elle parle d’ Amours Noires et gagnera le notre, grisé que nous sommes à l’issue de l’écoute. D’emblée Alba, de ses volutes acidulées qu’un chant sucré vient draper, épars mais envoûtant, rafle la mise. L’éponyme Amours noires prend le relai, dans le ciel lui aussi, vaporeux et reste-en-tête. De ses textures sans surcharge Aveline, de Bruxelles, en y adjoignant ses textes décalés, fait mouche et crée ses propres contours. Ici elle gère tout, ou presque, et sublime son ouvrage. Laudanum, qui use d’une recette de suite efficiente, spatiale et personnelle, vraie et déchue de toute supercherie, nous envole à son tour. Il y a dans Amours Noires des espaces sécures, des trous d’ombre aussi parce que la vie c’est pas toujours Byzance, où l’on se love. Paradise lost, alerte, sec dans son rythme, fait virevolter ses synthés et pulser ses sonorités. On voyage, impossible de décliner l’invitation. Des voix déviées épicent le tout, totalement jouissif. Au bout de quatre plages, pas plus que ça, Aveline déjà nous gagne.
Sassy, alerte, de tons tantôt 80’s, où la voix se permet des tons mutins, sensuels aussi, marie le céleste et l’appuyé. Sacrée découverte qu’ Aveline, dans un noir et blanc seyant. Electro sad, porté par des frétillements entrainants, minimal et dans ses atours presque oriental, détale et captive. On relève, et pas qu’ici, la portée des séquences. On s’y laisse prendre, Amours Noires n’est pas aussi vachard que ce que son intitulé pourrait présupposer. Darling, qu’on chérira, trace des spirales vives englobées de vocaux songeurs. Mazette, il me faut ce disque! J’en ai, pourtant, déjà trop mais de ces sons nous n’avons à vrai dire jamais assez. El gitano, percutant, se charge de clore le chapitre des titres « normaux ». On approuve, cela va de soi, l’effort attirant d’Aveline et ses penchants rétro qui ne sont jamais de trop.
Amours noires (acid mix) arrive alors, dans ses poussées dark et loopings que la voix allège. Et bim! le tour est joué, même remixé le registre se tient. Darling (acid mix) claque à son tour, acid on s’en doutait, en vagues de sons inendiguables. Laudanum (electro mix) présente ensuite sept minutes qui ailleurs emmènent, entre jour et nuit, clarté et ténèbres, à danser jusqu’à l’épuisement. Amours Noires est une drogue, sans danger mais potentiellement synonyme d’addiction, qui prend fin avec ce Sassy (freestyle mix) à l’entrain décisif de l’underground Avelinien. On salue alors, bien bas, l’excellence d’ Amours Noires et la récurrence des bonnes idées qui y sont émises.