Biarrot je crois, adepte de l’intense vécu, entre autres scénique, Insomni Club est le projet d’un seul homme que le live amène à couper ses chaines. Après Etudes (novembre 2020), il nous offre un Aqua au ratissage musical généreux, qui met de bonne humeur. Le mec joue partout, fait même du sport. Comme quoi. Et ouais. Son album est aussi pluriel que lui, Courage ou crise d’angoisse fait vivre une électro-pop de surf, exotique, bien troussée. On prend. Vagues simples et mots moins car plutôt malins. Refrain entêtant. Everything’s allright. Les deux amis, d’une sentimentale coolitude, garçonne joliment. On dirait bien qu’ Aqua, derrière son patronyme piscinisé, soit une ode à la vie. Il évolue, en tous les cas, en eaux favorables. Ca n’empêche, il faut que j’t’appelle. Vie sous pression. Le morceau part en valse, destroy, et le sourire refait surface. Aqua, éponyme, se voudrait d’abord dub. Il le reste, mais dans un océan de cool et finalement, prend des airs -c’est le cas de le dire- électro-pop bien gentillets. Et toujours aussi bien ficelés.
Ekhi et le mur magique, de ses dada-u-dada sur rythme hip-hop, étend encore le champ. Il rappe et se saccade, très nature. Dr Chaussures suit, d’appel en attente, filant un coton électro-pop convaincant. Il est cadencé, bien chaussé. Insomni Club ne tient pas en place, au sein d’un seul et même titre il fait le pitre et brouille les sentiers. Stinky Boys, sorte de synth-punk bien pulsé, le maintient sur la bonne piste. Dans le son, il fait preuve d’imagination. Ses chants délirent, le public oscille. 1999, spatial, susurré, dépaysant, sème son encens. Il breake, puis vire drum’n’bass enfin pas loin. Aqua, sans bornes, prend volontairement l’eau tout en restant à flots. Cigarettes, psyché, s’enfume. Il s’anime lentement, avec prestance dans l’ornement.
Simon & Rafiki, questionnant l’amour, déploie de l’aérien soutenu, aux sons une nouvelle fois effectifs. Aqua, immédiatement séduisant, ralliera. Merci mon kiki le dote de ses insouciantes mélopées, vaguement et joliment cuivrées, chaloupées. Insomni Club s’écoute un peu sans fin, Tututuutu met tout l’monde d’accord, selon une cold-pop de choix. Elle me fait penser à Motorama, je ne m’en plaindrai sûrement pas, et lâche des saveurs new-wave. Enfin Folies, dans un galop électro jubilatoire aux vocaux là encore détonnant, dérouille une dernière fois les bodies. Dans Aqua on plonge, bien profond et sans bouée, jusqu’à en ressortir complètement revigoré.