YORISMÄKI est une jeune producteur du sud de la France. A son sujet peu d’infos filtrent mais il dispose d’un atout déterminant, sonore, nommé Vacuity Pulse. Ouvrage sombre, 80’s entre autres « colorations » et/ou indus, aérien tantôt, l’album marque des points. Il débute en volant, dark et mécanique, troué de sons barrés et phases célestes (Lost somewhere, délicieusement égaré). Witches prend le relais, électro acidulée, posté lui aussi entre passages « sereins » et vagues obscures qu’un chant dans le songe épaule. C’est celui d’ amayimayo, qui plus loin interviendra avec le même à propos. Unpigmented, où j’entends presque des guitares détournées sauf que non, enfin, on ne sait plus et c’est tant mieux, se fait jour à travers la nuit. Il y a chez YORISMÄKI, alliance de son prénom et du patronyme de son réalisateur préféré, une accroche forte qui d’emblée nous tient la main, se voulant rassurante. Des climats, des échappées enciélées de nature à nous retenir captifs. Dystopia en fait montre, il accélère et lâche des nappes prenantes. L’indus reste niché, sans forcément prendre les commandes. Hunger, chanté, se fait également appuyé. Le tout est entrainant, quand il volète il demeure attractif et même instrumental, impacte.
L’électro de YORISMÄKI, façonnée avec le savoir-faire des grands, persuade. Probably shouldn’t talk, de vocaux tapis dans l’ombre, développe une pénétrante lancinance. On s’éprend de ses sonorités, de ses chants changeants, de ses ambiances immersives. Triangle express se fige quasiment, embrumé, avant de s’élever sous le joug de nappes qui ne virent jamais à l’ irritant. YORISMÄKI pour une première salve fait fort, Methodical mess s’en vient pulser et comme bon nombre d’autres compositions, louvoyer entre les mouvances. Aussi hypnotique que parfois robotique, enlevé ou psychotrope, Vacuity Pulse plaira en toute logique. Il s’adresse à l’averti, pourrait pourtant ouvrir ses portes, son univers en marge, à la caste des « rangés » audacieux. Quoique….Eaux-fortes, de ses abords gris à la répétition imprimée, exige malgré mes dires une certaine adaptation, à l’instar de l’ensemble. Alors qu’Ignite, voix pensive à nouveau en scène, se saccade et ondule tout en se parant de bruits de la nuit, divers, qui s’entrechoquent dans un joli vacarme. L’opus fait son effet, je pense par ces quelques lignes à en décrire l’exact contenu.
This dream is familiar to me, dont l’intitulé résume la nature, chloroforme l’auditeur. On y retrouve, familiers justement, à force d’auditions, les sons dont l’hexagonal a le secret. Nothing suit en volutes spatiales, qu’une poignée de sonorités sans lumière englobe. Dystopia (Extended) sur plus de sept minutes étend la portée du morceau initial, dans l’élan de séquences alternantes qui une fois encore insinuent la dépendance. Sorti chez UPR, gage de fiabilité, Vacuity Pulse instaure le trip mais proscrit presque le retour. On y reste suspendu, à l’heure où Yola le termine sur des scories indus encore éloignées de l’aube force est de constater que la redescente s’avère ardue et au delà de ça, le rendu de haut vol.