Converti au groupe, à son approche, l’ayant vu live l’été dernier au CDF « in a forest » et ça dépotait exactement comme je l’attendais, il me tardait de bafouiller sur le nouveau Irnini Mons. Une habitante touchée par une météorite, une formation touchée par la grâce pour un album qui laissera des traces. Dix titres athlétiques élastiques, aux chants alliés, aux textes sociétaux qui valent que pour eux on se lève tôt, qu’il faut parfois aller chercher au delà des entrelacs de jolis mots. L’Acteur, pour jouer son rôle, cravache et met en scène une noise maison, valorisée par ses sons, ses vocaux et mélodies dans un flux d’urgence syncopée. Mazette, ils jouent aux Scènes d’Eté d’Beauvais! J’en serai. L’aparté est fait, poursuivons avec T’as pas peur qui lui aussi lacère avec style, voix de dame chorale, guitares aux gimmicks forts et à nouveau, dans des ruades qui dérouillent les troncs. Les contrepoints clair-brut servent cette « ode » au monde du taf, un peu trop pyramidal. J’ai connu, j’en suis pas encore revenu.
Irnini Mons se confirme, la belle et relative quiétude de Toi là en souligne la valeur. Plus bridé que la plupart des titres, c’est une perle où j’entends liberté. Du coup je crie son nom. De belles notes autour d’elle flottent, histoire de la sacrer. Maudit destin, alerte, la donne (l’alerte bien sûr). Noisy, il fait des ornières et m’extrait de mon fauteuil. Post-punk peut-être, Irnini Mons à fond d’balle. Et c’en est (de la balle évidemment). La basse fait onduler Glace à l’italienne, ouaté dans le chant, cinquième merveille non pas du monde -quoique- mais de l’opus en présence. Le tumulte arrive, il est chaud. Mais si racé. Odeur d’été, tiédeur des corps. Déferlante. Elis police, en uniforme, taille un costard. A l’institution. Du jeu au tué, le fossé est small. Refrain à reprendre. Et nous voilà avec une composition maousse de plus. Chez ces lyonnais il y a tout, jusqu’à la vision à eux seuls due. Quelqu’un de bien veut lui aussi notre bien, auditif. Il file et laisse l’organe vocal le modérer. Recette tenue, à l’issue bonheur. Déflagrations, bien enrobées. Quête d’identité, peut-être enfin (re)trouvée.
Photo Tara Ozem
Bienheureux j’explore encore, Bonne journée en à peine plus d’une minute est en rut. C’est l’accident, sans le nez. Rock acéré, nouvelles bourrades noise. J’exulte. Quand soudain, en drone et loopings, allume la radio. Ciel, il pétrifie! C’est presque fini mais le terme en tête restera itou, nommé Montagnes ambrées. Nature moins sûre, directe victime de l’activité de l’homme, de ses bitures de béton. Et soniquement, une ultime dégelée qui brise son élan sur des braises de Jeunesse Sonique, avant de monter au ciel suivant une ascension psyché étoilée. L’excellence totale. Pour un premier LP Irnini Mons, sur Une habitante touchée par une météorite, valide ses idées et fait voisiner les plages de haute volée, addictives et incisives, que j’attends désormais de checker lors de son prochain live isarien.