Entre glam aux guitares loquaces, hard d’antan et funk dynamique qui sautille grave, Buzzard Buzzard Buzzard s’en sort assez magistralement sur ce Skinwalker accompli. Il dégorge onze titres de suite excellents, dans l’élan de ce National Rust dansable et glam-funk, tout bonnement imparable. Les bassins oscillent, à l’écoute de Chew ils reçoivent des décharges plombées façon T-Rex. 70’s, la chanson vaut elle aussi son pesant de pesetas. Buzzard Buzzard Buzzard navigue à vue, se met en évidence et refuse l’inertie. Les guitares allument le brasier, dans la foulée My Star Sign Is A Basset Hound les voit riffer costaud. A la croisée des époques, de cuir comme de paillettes, le groupe marie les mouvances avec une dextérité certaine. Souple et énergique, élastique comme direct, il délivre de belles bûches. Sugar Sandwich s’inscrit dans cette catégorie, alerte, heavy rock quasiment 80’s. Mélodique autant que bondissant, voilà une autre galette à la frangipane. Les gonzes sont au top, on les suit bien volontiers dans leur délires stylistiques.
The Drowning Bell, au milieu de la route, pose le jeu et opte pour le doucereux. Etrangement, il ne m’ennuie pas. Il trouve sa place naturellement, au mitan d’averses plus drues. Son atmosphère est belle, celle liée à Leatherbound se saccade dans la rudesse, alliant mélopées et atours tranchants. Buzzard Buzzard Buzzard ne fautera pas, bien trop bon pour flancher. Glam certes mais largement ouvert, le projet folke élégamment sur In My Egg. Rétro mais d’éclat, cinglée par des guitares à nouveau franches, on a là, encore, une composition (dés)équilibrée. Buzzard Buzzard Buzzard en fait collection, Therapy adopte une cadence leste et se pare de griffures géniales. Le corps en tirera les bienfaits, la tête idem.
En fin de parcours Human Compression, funk, percutant, glam et haché, louvoie tout comme le reste d’un Skinwalker décidément de haute volée. Les guitares livrent une escapade, les pistes se confondent dans une harmonie destroy. Buzzard Buzzard Buzzard fait un carton; Night Of The Skinwalker et ses salves 70’s d’aujourd’hui, touches d’orgue aidant, concluent d’ailleurs avec prestance et magnificence, au gré d’un final époustouflant. On tient ici, au bout des courses, un disque à la prise de risques maîtrisée, captivant, que le lecteur CD de mon Scenic gobera à son tour dès ma prochaine virée.