A Carter pour les 30 ans, j’ai vécu intensément. De ses six soirées j’en ai fréquenté quatre, j’y ai croisé moults intervenants précieux pour la scène d’ici et y ai vu pléthore de groupes, stylistiquement larges, représentatifs d’un vivier vivant. J’y suis resté, tapi dans l’ombre du live, suspendu au son. J’y ai rencontré -l’artiste, l’inconnu(e) devenu ami(e)-, j’y ai joui du son. J’y ai déclenché, dans la foulée d’un set de Sandra Nkaké, pour le moins impactant, sans trop compter. Ti-Moon, Lucie Joy et Bali-Dou, pour la première, illuminèrent la place. Sphère soul intime, chanson feutrée, militantisme appuyé. J’en ai vu de toutes les couleurs, ici mixées, sans différence ni déconsidération. J’ai écouté les DJ’s, soniquement ouverts, illustrer ce brassage. Cité Carter pour ses 30 ans a croqué le gâteau et fichtre!, il le méritait bien. Avalé sur scène, là où presque tout se passe mais pas seulement car Carter, c’est à vrai dire plus que ça. Carter de la rue Guynemer, Carter carrefour. Des êtres, des tendances. Des dynamiques. Celle qui nous a poussés, à chaque occurrence, à entonner un « Joyeux anniversaire Cité Carter » fervent, de…concert.
Bali Dou/anniversaire
J’y ai trotté, usé mes guêtres, parcouru des mètres. J’y ai chantonné, pas trop fort, j’y ai pris des beignes scéniques. Soro et Somsouk VS Bill the Dog, mornifle fusionnée monumentale. Choc des styles. Des jeunes au talent évident. Caillou-Carton, folk n’roll d’anciens bien doués, tatoués aussi. Des figures. Que le reconnu Verlatour, de son registre club performant, ou encore Double T et son hip-hop vindicatif, ont adroitement complété. Aryane s’y est adjointe, au gré de chansons drapées d’électro discrète. Je lâche les noms dans le désordre, tous méritent d’être cités. C’est la ruche sonore de la ville, riche et variée. Tous n’ont pas 30 ans, mais tous célèbrent Carter. Qui les a faits grandir, les marches gravir, leur matière ouvrager. A l’humain, avant toute chose, et sans esbrouffe ni baisser de futal. Mais avec conviction et dans ce domaine rassurez-vos, Carter en a à revendre mais dommage, ça ne s’achète pas; ça fait partie de soi. Pour support le son, la voix, les mots. L’époque est âpre, collectivement tentons donc d’en alléger le poids.
Soro & Somsouk VS Bill the Dog/Verlatour
Dans cette optique Magnence ou Indicible, à grand renfort de riffs métals bien gras, rétro pour les premiers, plus actuel pour le second, ont expurgé les maux. Pop the Wopot, indus/harsh-noise sans concession aucune, les a passés au filtre de nappes grésillantes. Posse Thieves, duo complice, a lui ratissé très large. Ragga, punk et jungle, dub et guitares épicées, leur cd est de plus à seulement cinq boules alors imagine, j’ai pas vraiment trainé. J’en ai fait l’acquisition, suite à leur estimable prestation. A Carter, le mec aux années cumulées côtoie le « petit » aux vertus audibles. Ca fait sens, chacun apprend de l’autre. Zotou reprend les standards, le public gigote dans la constance et je parie, sans risque d’erreur, qu’il s’en souviendra longtemps. Portes grandes ouvertes, gratuité de mise, Carter a 30 ans et j’espère bien retrouver la foule, plus fournie encore, toute aussi plurielle, à l’occasion de ses quarante printemps.
Posse Thieves/Indicible
Photos Will Part en Live