Merci pour le bruit Madam, ton album explose. Ces trois-là se sont captées juste pour créer leur groupe, jouer et rejouer et puis c’est marre. Depuis, elles prennent de l’ampleur et gagnent en épaisseur avec ce disque où les riffs percutent alors que les voix y vont de leur tons convaincus. Z’êtes prêts? C’est préférable; pas de tour de chauffe, La meute claque un barouf bien ouf et malgré ça, laisse le chant feuler un peu, très féminin. Puis les vocaux se rallient, dans une trainée de poudre. She’s gone, entre cris et ouhhh, sent le cambouis et putain, l’odeur enivre vite! Wanna be you l’exhale à son tour, voilà des dames qui n’hésitent pas à suer. Elles n’inventent rien, on s’en fout d’ailleurs comme de l’an quarante, mais elles font tout bien. The Ride, dégelée maison, presse les pédales et met des mandales. En trio serré, MADAM attaque franco. Ca lui va, ça te va, ça nous va, et ça dégomme à tout-va.
To the moon, un brin 70’s d’abord, ensuite rock et alerte, se laisse pulser par une basse ronde. Il susurre, brise l’élan, puis réassène des plombages d’antan. MADAM retombe ensuite, le temps d’un Open letter très The Kills qui se fissure sans rompre. Mirrors prend la main, dans la foulée, sans se défiler. Il instaure des trouées noise, les dames sont là à flux tendu. Comme une arbalète. La flèche qu’elles décochent, de trajectoire rectiligne, arrache tout sur son passage. The Niki song suit avec force, syncopé, cinglant. Il est rare, sur Thanks for the Noise, que la furie baisse la garde. Si elle le fait, c’est pour faire entendre des voix mi-sensuelles / mi-canailles. On s’en arrange, à vrai dire ça nous arrange. Grandement.
Dance, de riffs massifs en batterie castagnée, fait bel effet. Falling girl lui succède lestement, MADAM ne s’embarrasse ni de fioritures, ni de détours superflus. L’énergie préside, c’est dans le rouge que l’album se déroule. Broken city, de grattes dynamites en en rythmique frénétique, lance la dernière ligne droite sans se retourner. MADAM allie ardeur et bonnes idées, sans en rajouter. Battleground, bien nommé, balance un rock aussi nerveux que saccadé, d’un impact bruissant. Excellent. Enfin le bref Outro, d’une trainée drone suivie d’un « Thanks for the noise » éructé, termine un opus jonché de mines et de bonne mine, à s’envoyer d’un seul jet. Thanks for the Noise MADAM!