On prend les mêmes et on recommence, Fontanarosa depuis Lyon nous refait le tour de l’album nickel chrome à l’audition. Pop et rock, peaufiné, il appuie son rythme sur l’introductif Door to door, dont les guitares bavardent alors que le chant reste posé. Petit break, reprise d’une course franche. Ca passe crème. Here, Somewhere, tout aussi vivace, tout aussi subtil, reprend un peu les mêmes codes. Il y a ici une ferveur pop, bien enrobée, qui sème la joie. Heartland se retient davantage, puis file bon train, à son tour. Fontanarosa exalte, au gré de formules simples mais régulièrement plaisantes. Il met, dans son bouillon, le piquant qu’il faut. In The Meantime opte toutefois pour un déroulé folky sans heurts, sensible. A sa suite Untie, plus bourru, réinvite le rock. La mélodie, néanmoins, reste reine tout en se soumettant à une poignée de coups de fouet. Sundown, à l’exacte moitié du disque, fait dans le climatique doucereux et là, j’adhère moins. Je m’ennuie un peu, j’ai besoin de ma dose ou plutôt, mes doses.
Avec Dear Rising Dawn, enlevé, aux motifs bellots, je me retrouve comblé. Les guitares piquent, dans une envolée bien sentie. Take Time, en à peine plus d’une minute, résonne joliment, presque lo-fi mais inachevé. Dans son sillage cependant, Endless Tracks joue une pop mélodique de bon aloi, aux striages sonores enthousiasmants. Fontanarosa tient le cap, What A Day malgré tout me fait bailler. J’ai toujours préféré, en converti du rock noisy, le Fontanarosa rugueux. Care s’élève, griffe éparsement, stylé autant que bruitiste. C’est ici que clairement, mes goûts résident. Hang The Picture, bien beau à entendre, conclut sur des abords apaisés. J’en ressors frustré; Take A Look At The Sea, bien qu’intégralement abouti, recèle pour moi trop de temps sages pour que j’en fasse mon must à moi, là où bien d’autres n’hésiteront pas à le consacrer sans qu’on puisse leur donner tort, loin s’en faut
Photo Célia Sachet