Je savais Watertank « capacitaire », je le retrouve ici à son zénith et je déconne pas, son Liminal Status est un must que l’écoute vous contraindra à fréquenter. Enfin stabilisé, après de fréquentes variations de line-up, le combo nantais explose et dégoupille, post-hardcore, puissant, shoegaze dans les coins, mélodique dans d’autres, parfait et jamais défait. Tu me crois pas? Ecoute donc son début d’album, soit ce Sneeze Season aux fins et bruts soubresauts qu’un chant amical sertit. Il accélère, aussi aérien que rentre-dedans. Watertank monte la garde d’une mouvance qu’il tient sans trembler. Cut Gum, rythmé, agile, riffe dru et se saccade vivement. A deux titres, on sent sans risque de se planter que l’opus se surpassera. The Long Face m’appuie dans mes dires, massif et groovy à la fois, shoegaze mais loin de s’y enfermer. Il dévale la pente sans se vautrer. Watertank est debout, bien campé, bien dosé, équilibré. Riffs à nouveau drus, vocaux avenants, sons trippants. Il brasse une recette efficiente, que perpétue l’éponyme et vicieusement syncopé Liminal Status. A son terme, on arrive au mitan du disque et Skyward, dans le fuzz exalté, heavy-pop, lui assigne son éclat.
Accrocheur, Liminal Status dégaine après ça un Solely Mine aux premiers souffles doucereux, qui s’élève avec majesté. Il mord succinctement, accompli. Sa fin est toutefois orageuse, on sait Watertank enclin à s’emphaser. Dreams Logic impose sa vivacité, ses pointes rock sans vergogne. Il assaillit, en saillie, et va bon train. Century suit, plombé, presque Mars Red Sky. C’est là un compliment, vous l’aurez saisi. Je parlerai aussi de Do Not Machine de longue route (comète, aujourd’hui est de fête bonjour les Young Gods), autres vertueux, pour la solidité du rendu. Clean Shot assure la clan sheet, c’est lui qui de voix polies en ornières plus crissant se charge de mettre le point final à Liminal Status, achevé et de qualité persistante.