Quoi de mieux à faire, en un dimanche soir, que d’aller gober du Lovataraxx avec pour apéritif les excellents KaTze, du coin, histoire de parachever le bazar? Rien, alors on y va et plutôt deux fois qu’une. Pour le duo de Lyon c’est d’ailleurs la troisième ici, Julien à mon arrivée me vend le t-shirt tant désiré et décemment déguisé je peux voir venir. Comme d’hab’ l’attente est longuette, j’avais dit pas d’vin mais en vain, un léger godet vient m’aider à patienter. J’en serai récompensé, les enragés KaTze pétrissant une entrée en matière percutante, dark et striée de sons déviants. Rythmé, le live tire aussi profit du jeu de scène d’Erwan, entre l’incompris et le torturé sous injection de savoir-faire. La dynamique est incoercible, les titres joués complètement concluants. Cold, synth-pop dézingué, bordé d’indus des bas-fonds, KaTze avoine et affole l’AF, complice et débridé. J’adore, je plussoie, je succombe. La cadence m’emmène, les synthés me font voler, KaTze ce soir signe une nouvelle performance à surligner au vert, celui des espoirs qu’il fait naître et dont on peut se repaitre. On en voudrait plus, c’est fini plus rien à donner mais le don est déjà conséquent.
KaTze
En joie j’observe, Lovataraxx ne tardera pas. Ca tombe bien, ma patience est en souffrance et d’emblée le trio enclenche la surmultipliée. Hélène, en prêtresse dark, tient le devant de la scène. Elle en est reine, ses gesticulations appuient des nappes que ses acolytes malaxent avec brio. Son chant a du chien, sombre évidemment, que viendra compléter celui de Julien. Un décor de néons, de télés et au dessus, des créations maison agrémentent le set. C’est la jouissance, sonore, vocale, perfusée au Sophomore. Les sucreries sont de sortie, comme de coutume, et les tons, les climats troussés par le groupe ont raison de la salle. Un peu plus attendu que d’autres, le concert de Lovataraxx le situe un cran au dessus, encore, de performances antérieures pourtant abouties. C’est le sermon cold, la basse y mettra du liant et matant la foule je n’y vois que liesse, corps remuants et sourires de ravissement. Lovataraxx, après trois albums, mérite ses galons et jette là une chappe obscure salvatrice, que trouent quelques synthés plus aériens. Ses compositions outrepassent la moyenne, en cette veille de lundi pourri rien ne manque à l’appel et les trois rhodaniens quittent la scène tout sourire, laissant derrière eux une prestation dark-wave de teneur addictive à l’effet définitif.
Lovataraxx
Photos Will Part en Live