La veille Sandra Nkaké, à Cité Carter, avait gâté -avant de partager le gâteau, pour les 30 ans de l’indispensable structure de la rue Guynemer- l’assistance, après un concert impactant. Belle soirée, ponctuée d’un retour tardif, avant ce vendredi et la venue du Peuple de l’Herbe dans notre mythique Lune, précédé par le duo Scratchattic. L’endroit est plein, au repas j’ai dégommé un poulet. Roti, évidemment. Fin prêt, je fus as usual le premier à pénétrer dans l’antre. Pour rien au monde, je n’aurais manqué la date et Antoine, croisé face à la scène, me parle de la nouvelle console lumières. Excellente news, je pose mon séant dans l’attente d’en profiter et le vin rouge trompe une fois de plus l’expectative. Un autre Antoine, boss du Murmure et j’en serai cette année encore, monte les escaliers et au passage me salue. Après les sets nous consommerons, son acolyte Vahan sera aussi du jeu mais voyons voir, Scratchattic grimpe sur les planches. Derrière leurs bureaux de travail à platines et boutons muultiples, les mecs décrochent un set où dub, électro vivace, hip-hop et trip-hop funkisant se tirent la bourre sous couvert de recherche sonore. Davio (multipistes et effets) et Sharky (samples et scratch) ouvrent avec créativité, heureux et ils le disent de jouer dans de telles conditions. Bien joué messieurs, les preuves sont faites.
Scratchattic
Scratchattic dans le crâne, la scène change de vêture. Ma dernière avec le Peuple de l’Herbe se fit à la GAM de Creil, il y a plus de 10 ans. Salle comble déjà, prestation choc et ici même verdict, entre titres aux guitares riffantes (Hear me now, Wrong ou encore Abuse, pépites transcendées par le live) et déblatération hip-hop groovy as hell (Who’s got it) on a la part belle, embarqué dans une mixture maison qui n’a plus à faire ses preuves. Les deux frontmen se relaient, l’un survolté, maillot des Celtics sur le dos (Oddateee en personne, messieurs-dames!), l’autre pas moins remonté. Des élans mélodiques s’invitent, comme sur le tout récent 10 qui n’est autre que le dixième album de la clique. Sa discographie est piochée, elle permet un live de haute volée. Phases rock, dub mâtiné d’électro, décors jazzy, flow percutant s’allient, dans une fusion made in le Peuple. Celui de la Lune adhère, Gumzilla lui met une dégelée stylée. Mes mouvements de tête, vigoureux, me font mal au dos. J’ai enchainé, une fois de plus, les concerts locaux et le programme gagnera encore en ampleur ce week-end. Pour l’heure Le Peuple de l’Herbe ratiboise, Fit to spit insuffle des syncopés enfumées. J’en tire de grandes bouffées, elles sont musicales à l’inverse de celles qu’un olibrius ingurgite par ici. Mon ivresse est saine, la sienne ridicule et superflue. Passons, revenons-en au set du jour. I’m asking le ravive, je cite dans le désordre mais tous les morceaux raflent la mise.
Le Peuple de l’Herbe
Mad messiah poste de la coolitude, Slow suicide convoque les habituels dialogues filmiques et claque un dub trippy. Nameless victim rappe obscurément, insidieux. J’en reprends le refrain, j’en zappe deux ou trois mots mais tu verras quand mon âge tu auras, ça sera un peu moins la rigolade. Je suis malgré tout en bonne forme, ventre à plat merci Aquanes et l’aquabike. Le vélo depuis peu a surgi, les nappes de Bullride lui font dévaler les pentes direction la soucoupe. Ce soir justement on voyage, une sorte de beatboxing au mic bien mastoc souligne en mode 80’s la prestation du Peuple. Truffé de gimmicks malins, le set instaurera une brouette de rappels vitaminés. On s’en rappellera à coup sûr, l’Herbe continue à croître et la tournée enchaine les sold-out. Ce n’est que pure logique, oh tiens je connais ce bassiste au t-shirt Sick Of It All et ouais c’est Spagg qui dans le temps officia chez No one Is Innocent. No One qui lui aussi, dans les 90’s, mit la Lune à sac. Le merch tourne, on aura noté au passage les abords plus posés imposés par le dernier opus. Au retour je fais un détour, épicerie tard ouverte, Granola dans le buffet. Garé loin je retombe du live, conforme à mes attentes, dans l’attente de ce samedi-dimanche qui se terminera au son de Lovataraxx et ça aussi, ça se gobe jusqu’à satiété.
Le Peuple de l’Herbe
Photos Will Part en Live