Reconnu, le Chasseur de Gaël Desbois revient avec un quatrième album, déjà, appelé En Diagonale. On renoue ainsi, avec bonheur, avec la verve de l’artiste rennais et dix titres aux constats lucides mais porteurs d’espoirs, que chacun interprètera librement. Les Epines les amorce entre rythme claquant et synthés spatiaux, alors que le mot très vite fait penser. Chasseur quête, traque le mieux-être, esquisse l’éphémère. Il me semble, ici, plus inspiré encore. Ses sons plairont, ses textures vives entre new-wave et pop-rock, aux passages cold épars, tout autant. En diagonale, éponyme, marie voix douce répétée, vagues dark et encre grisante. A l’écoute point le constat: Chasseur gagne en impact. La Rouille, synth-cold grinçante, valide mes dires. Les climats du disque ensserrent…et tout va disparaitre. Laisser faire la rouille mais non, on la combat en l’occurrence à grand coups de nappes sonores. Chasseur s’oppose, par son ouvrage, à ce que d’aucuns prédisent fatal.
Dans nos cerveaux, où ça brule, filtre des séquences new-wave qui flirtent avec l’indus. Chasseur décidément s’élève, possesseur d’une vision individuelle mais destinée à tous. Il amène à l’introspection, chante une vie En Diagonale, et retombe sur ses pieds. Pyromanes, tubesque, virevolte et suture. « Les soirs sous la lumière on a pansé les brûlures ». Chasseur soulève, l’interrogation. Libre à vous d’y apporter réponse ou tout au moins, piste de réflexion et sinon, une digne attention. Feu, c’est pour le coup récurrent, sert des sons sont on s’amourache. J’entends Daho, dans certains recoins. J’ai peut-être tout faux, mais Chasseur lui a tout bon. Il signe un album en réussite(s), animé, imagé. Guettons le Ciel, la lumière pointera. Rêvons encore un peu, au son d’En Diagonale. Le titre s’y livre, dans l’élan La Réplique la lui donne et ses synthés une fois encore brodent des trames à l’âme.
Photo Anne Gontier
Derechef les sonorités, toujours bien trouvées, créditent l’ensemble. La Brise dessus souffle, en légers tourbillons. En spirales, bien conçues, qui transportent et dépaysent. Le coup est de maître, Des cendres s’y consume dans une atmosphère piano intimiste qui m’a tout l’air de chasser le désarroi. C’est peut-être bien ce à quoi se consacre Chasseur, ce vers quoi il tend sans imposer mais en suggérant, le temps d’une nouvelle livraison qui après bien peu de temps s’ancre dans le cortex.