Pretty Inside vient de Bordeaux, il est dit power-pop et sort avec ce Pretty Inside, en clin d’œil à qui vous savez nineties addict tout comme moi vous êtes, son deuxième album. Inutile d’en faire mystère, on y trouve des tubes. Un peu comme sur Grow Up!, dont j’avais déjà parloté par ici. Alexis Deux-Seize, fondateur du collectif Flippin’ Freaks, est à la barre. Alors imagine, cousin des îles, la qualité du bazar! Déjà avec Life Inside A Jelly Bean, que les Posies lui jalouseront, il débute en fanfare et enchante par ses mélopées. Like It When It Rains reluit tout autant, Teenage Fan Club de l’Aquitaine. De mon côté j’ai déjà compris, ça sera propre de tout défaut et mate-moi un peu les labels, pas beau ça peut-être? Tout est réuni, Morning Comes s’amorce angéliquement et enguirlande une folk-pop superbe. Enregistré l’été dernier, dans des conditions live autant que faire se peut, I Care About You enchante. C’est la pastèque indé, fraiche et juteuse, avec quelques pépins noisy qu’on avale goulument. Big Star rafle la couronne, susurré, dans un format apaisé.
Raised Like A Woman est lui bien plus hérissé, ses guitares donnent et le coton du chant se soumet à des piqures de bruit. La perfection, suivie d’une énième composition tartelette sous la forme de ce Like Glue qui lui aussi colle au crâne, déchargeant à l’envi quand bien même ses airs caressent. C’est l’équilibre parfait, Pretty Inside électrise et fait dans le saturé dont on ne sature pas. Candles Are Burning, au début du second volet, fuzze et file. La mélodie est reine, tirée à quatre épingles ou percutée par les instruments. Is It Me Or Is It You drague les oreilles, leur fait du gringue sans oublier de s’emporter. Scream For Love claque une sorte de rock’n’roll défrisant, d’un boucan récurrent. On peut choper le disque ici, mais attendez un peu les guitares dissonent comme chez machin, là, le groupe de Seattle à moins que ça ne soit celui de Los Angeles, et puis les chants hurlent comme si la mort arrivait.
Photos Lal Tuna
Remis ou pas, on entame un All The Dirty People aux premiers instants songeurs. Puis c’est la castagne pop-rock, stylée comme du Pretty Inside. Ca tombe bien, c’est eux qui la jouent et y placent des chœurs de bon aloi. Perspicace, j’enquille avec Drown In Love et j’en fall in love comme une guimauve, tellement il marie le pur et le volcanique. Avec, cette fois, un chant plutôt canaille enfin pas tout le temps, bon bref c’est du solide et sans rides qui nous est servi. I Care About You, piano-voix tombé du ciel, vient alors sonner la fin des réjouissances. On s’en extirpe sous le charme, conquis, en sifflotant comme le font les deux serins de la pochette de ce putain de bijou Pretty de partout et pas seulement Inside.