Paru à la base en janvier 2023, l’ep Limbo de Télépagaille, quintette synth-punk parisien aux mots désenchantés, voit le jour en digital via Atypeek Music. Je le découvre en l’occurrence, Chenille y laboure synthés animés et instrumentation enlevée alors que le texte, lui, narre du gris et ne sauvera pas Pascal. Ni Brigitte, d’ailleurs. Ca part dans tous les sens, c’est la panique. Première fournée brulante, suivie d’un Course sensas cold et serti par des synthés là aussi simples et guillerets. Le mot de Télépagaille se retient, ça décapote grave et ladite course n’est pas sans conséquences. Post-punk, urgent, le propos convoque les sirènes. Entre Frustration et Gwendoline, récemment honorés, Télépagaille mériterait son strapontin.
Sifflet, en fuite, galope et s’échappe enfin, il essaye. Ses guitares riffent sec, l’individu n’a pas disparu. Alors je cours, cours encore, jusqu’à Malmort. Pis terminé, le bazar se termine abruptement. Viens travailler avec moi, oh putain l’anarque gros vas-y pas!, goes fast. De la thune plein les poches, Télépagaille missionne sévère. Puis ras-le-bol, à prendre trop de grade il en prend pour son grade. La surprise du chef est prête, elle régale et défouraille. Ni trop sucrée, ni trop salée. Incrustes de chants mélodiques, le plat chaudronne. Serveur-sauveur, overdose dans le buffet. C’est la surprise, la surprise du chef. Télépagaille en est une, bonne et valable, amère et lucide, sociétale et décalée, à s’envoyer sans trop de risques d’en succomber mais plutôt d’y succomber.