CXK (Courtial X Kogane) vient de Toulouse, il marie énergie d’un rock stoner, et pas seulement, et chant en Occitan puisque dans le projet l’un vient de Dordogne et l’autre de l’ Aveyron. Castèls dins la Luna, l’album, est produit par Steve Albini himself. La fusion des deux univers est ajustée, la rencontre pertinente. On voyage, Fial instaure un premier jet où langue inédite, riffs lourds et rythme balourd mais assuré appellent à l’attention ainsi qu’à une certaine tension. Le tout vire noisy, psyché circa 70’s, dans un bouillon qui se boit direct à la louche. Castèls dins la luna, éponyme, castagne après tout ça en haussant la cadence, validant l’impact du brassage. Lé mélodie se niche, elle apporte un plus et contrebalance la puissance de feu des réalisations. Ieu, dans un son gras qui pulse, fort de passages qui emmènent hors-bases, prolonge l’immersion. CXK assure ses arrières, Cal viure amb son temps s’y emploie dans un format stoner saccadé et plutôt avenant dans ses vocaux.
CXK surprend, au départ, avant de nous accoutumer. Enrico, instrumental aux plans agités, se définirait prog’ mais ne peut s’y cantonner. Les deux hommes brouillent les pistes, tracent un climat jazzy sur Negra fin avant de durcir le ton sans complètement percuter. A sa suite 24 de febrièr de 2022 choisit lui de se faire plus pénétrant. Il part au galop, le chant envoûte et à l’orage succède une partie plus tranquille. Les sons continuent à embarquer, de pair avec les voix. La fin tend vers le spatial, puis Dobtar per caminar pose des envolées lestes, nerveuses, excitées, d’humeur variable. Enfin Granda, entre premier volet aérien et extension plus sonique et animée, dans une mouvance que CXK pousse ici jusqu’à se démarquer, borde Castèls dins la Luna en entérinant l’approche individuelle du projet Toulousain.
Photo Cedrick Not