Vu en LIVE, validé. Même s’ils s’en balancent. Se foutent de tout, de toute façon. C’est à moi ça? Validé tout pareil. Même verdict, ils s’en battent. Pas de but, pas d’objectif, pas d’horizon. On dirait la jeunesse. Y’a rien à faire qu’à les écouter et là, c’est une toute autre histoire. Narquois, lucides et ironiques, les deux brestois parlotent une cold que Conspire transpire en s’étoilant, minimal, loquace et reste-en-tête. Sur son second volet, il s’agite et évoque, de par ses textes, un Mendelson en pleine giclée d’auto-foutage. Car ce monde est génial, et Gwendoline aussi, tout en s’en foutant. Clubs, deuxième tube dérisoire, me captive avec le même désintéressement. Putain, les refrains qui tuent! Les chants qui se doublent, le genre qui dit pas son nom. Y’a de quoi kiffer, notez-bien que la stagiaire de 3ème de Thierry, de La Malle à Disques de ma ville, indé à bloc, s’est payé C’est à moi ça devant ma pomme, pas plus tard que tout à l’heure, avant que j’aille bouffer au R.U. parce que c’est pratique et pas cher. Je l’en ai félicitée, du coup j’écris dessus et m’en assoiffe. J’adore son verbe, son piquant bien plus pensé qu’il n’y parait.
Rock 2000, hymne à la glande, à la vie creuse, la life de bar, de fête et de défaite, est un putain de tube. Comme en pondent d’autres mecs de Brest, qui ont pour nom Maman Kusters et Man Foo Tits. Des duos, encore, frappés de la cervelle. Passionnants. Si j’préfère ne sait pas, pour ma part ça sera babké. Diantre, encore un morceau cold entêtant! On se demande comment s’en foutre autant permet de si bonnes chansonnettes. Comme Héros National, bourré de j’voudrais, entrainant et textuellement trop bien, saccadé, doté de notes exotiques.
Gwendoline torche un disque de meilleur de la classe, option école buissonnière Heineken en main. Merci la ville file et ses synthés volent au vent, légers. C’est d’la schlagwave frère, d’ la zik de looser magnifique. Merci la ville se fait tapage, Palace Meetic lui s’élague et calme le jeu. Les mots y prennent tout leur non-sens, plein de sens. Allez, le titre s’emporte, enfin rythmiquement. Ses vocaux narratifs, songeurs, font effet. A force de s’en foutre Gwendoline, sans forcer plus que ça, manquerait plus que le courage les attrape, nous fait le coup de l’album énorme. Le sang de Papa, sur des paroles de fils à…papa, se paye la gueule du peuple. Moi j’ fais HEC, j’sais comment parler et blah-blah-blah et blah-blah-blah, shut up et mange tes dents gros bourge!
Ceci étant fait Pinata, cold-wave façon Motorama sur grammaire à la Gwendo, enthousiasme à son tour. C’est du son d’alcoolisé, remuant, aux belles guitares, bref un truc indispensable. Pierre Barrett et Mickaël Olivette finissent avec Parce que j’ai rêvé d’être riche, aussi imparable que le reste. Du son de pauvres. C’est à moi ça c’est le PMU, le stade de district, le rade de quartier, les rêves dont on crève, les poubelles qui dégueulent. Amer, vrai et sans défauts si ce n’est celui d’être né, Gwendoline glaviote sur tout et finalement, en arrive à nous refiler l’une des galettes les plus réjouissantes de ce début 2024.