Slope depuis 2014 fusionne, quelque part entre Beastie Boys et Suicidal Tendencies, au gré d’un hardcore punk qui ratisse large et fait la part belle au funk et au hip-hop. En douze déhanchements, aussi funky que soumis à son déboulonnage, il signe un retour au groove indélébile. Talk Big fait Red Hot, ceux des débuts, et embarque favorablement. Il place une accélération, sa rythmique est souple et immédiatement, on dansote. It’s Tickin’, aux bons gros riffs métal, est lui plus massif. Et tout aussi persuasif. Lui aussi, sans prévenir, s’emballe. Les mecs de Duisbourg, en Allemagne, concoctent des titres vitaminés. Chasing Highs « fonk » et rocke simultanément, scande et déblatère. On revient, avec Slope, au métissage des 90’s revu à la sauce actuelle. A chaque composition, il parvient à ses fins. Je pense à Shelter, tantôt, pour le débit athlétique. Nosedive ondule, guitares et chants sauvages en poche. A nouveau, la cadence court le 100 mètres. On y rappe, à plusieurs, intensément. Hectic Life, hardrock en son début et tchatcheur ensuite, à la Mutha’s Day Out, cartonne sévère et varie les orientations.
Plus loin True Blue, après un interlude dispensable, slappe ses bases à la Trujillo et dégaine un solo débridé. Slope galvanise, NBQ s’immisce entre hardcore, riffs à la Prong et syncopes rap là aussi nourries. On se régale. Why Sad met en joie, lâche des grattes féroces et n’hésite pas à muer psyché, heavy et que sais-je encore. Ain’t Easy surgit alors, le riffing y fait encore sensation. Le viril, dans les vocaux, s’y impose. Puis s’affine, bien plus funk. On touche, sur Freak Dreams, au summum du mélange musical. Slope sort un titre éponyme aux touches quasiment dub, avant de pencher hardcore-fusion. Enfin Out of the Blue into the Black, furie doom-black aux futs cinglés, évidemment changeant dans ses humeurs, offre une dernière pâtisserie que des voix hors-contrôle soulignent. L’affaire est pliée, ces Allemands déments revenant au premier plan avec un disque formidablement éclaté.