Dans le chaudron Kyle mettez Laul et Fred, l’ex-rythmique de feu (et on le regrette) Sleeppers, en feu. Adjoignez-leur David PASSICOS (guitariste des ES LO QUE HAY) et Antoine LEROUX (The Twin Stoners, Pussy Miel). A l’arrivée, bien rivée, on obtient une formation qui après son deux titres de départ, cimente neuf titres sur un premier LP qui dégorge. Entre noise, métal, électro et tranches pop, dynamisant, Kyle pulse juste. Mind Creep, qui ouvre la porte, le fait dans une énergie fracassante. Puissance et mélopées voisinent, Parked Away se syncope ensuite en se faisant plus aérien, sans perdre de la vigueur qui caractérise le groupe. Sa palette est large, mais ne lui échappe jamais. Soudainement le ton se durcit, presque Sleeppers tiens. Le rythme se hausse, l’électro s’invite par touches pensées. Sur le disques les thèmes traités (l’hypocrisie sociétale, l’égoïsme de nos « dirigeants »…), une certaine part introspective aussi, renforcent l’attrait qui en émane. Shine On, dédié à LA femme, greffe mélodies remarquées et riffing appuyé, un peu à la Therapy?.
La poursuite de l’écoute, plus qu’attentive, dévoile un Relight aux ruades beuglées. Noise, ramassé, il rentre dans le lard, dans les têtes aussi. Là encore, les ritournelles décorent les débordements de vigueur. Réussite? Affirmatif cher lectorat! Kyle, on l’espère, est amené à s’inscrire dans la durée. Sampling Life, alerte, débute dans l’impactant pour ensuite breaker. Dans son brassage Kyle, sans discontinuer, trouve l’assise parfaite. Fred Norguet parachève l’aspect sonore, Emmanuel Brillet le graphisme. Sampling Life dépayse un peu, se pare de stridences, tutoie l’excellence. The Shot, métal « modéré », s’en approche au plus près. Très actuel, Seize the light se fait le garant d’une identité d’ores et déjà prégnante. Coping, de guitares lourdes en chant stoner « mélodic », enfin il me semble, puis plus éructé, frappe puis ondule. Le dosage est savant.
Créatif, Kyle joue un Unlock gorgé de sève, pénétrant, perforant, qui cale, je dirai même Kyle le tout comme il se doit. Il s’assagit, laisse filtrer des dialogues cinématographiques, avant de prendre fin dans un arrière-plan qui annonce la fissure sans qu’elle survienne. A sortir chez Platinum, qu’on est content de retrouver, Seize the light termine ses investigations sur les planeries de The Bad The Good and The Masked Sin, céleste, électro aux voix dans le vent. Superbe fin, à l’issue d’un superbe disque, pour un projet dont l’expérience le mène en l’occurrence au meilleur de la création musicale.