Huitième album, sept ans après le très bon Damage and Joy, sorti en 2017, pour The Jesus and Mary Chain. Un Glasgow Eyes qui s’il s’est fait attendre, ne décevra pas et insuffle même des bribes de nouveauté, ça et là, au milieu de morceaux qui oscillent entre pop claire et passages noisy plus rares que par le passé. Mediterranean X Film, par exemple, suinte une forme d’exotisme et des chants d’ailleurs, s’avérant valable. Avant ça Venal Joy, électro-rock très…JAMC, parfait, aura dégagé la voie. Et ouvert avec prestance. D’aucuns ergoteront, évoqueront l’éternel Psychocandy mais le savoir-faire des deux frères, ça s’entend, perdure. American Born, petite perle à la Stoned & Dethroned (tout au moins en son début), en atteste avant de faire un peu plus de tapage. On ne s’en plaindra pas. jamcod, passé le Mediterranean X Film distingué plus haut, poursuit sans faillir, alliant comme d’autre séquences électro proches d’un Suicide et chants à la Jim, typiques, reconnaissables. Le tout balafré par des guitares éparses mais bourrues.
Sur la bonne voie, Glasgow Eyes innove avec Discotheque, sans se trahir. Electro répétée, tonalités vocales doucereuses, cadence à peine perceptible mais bien marquée. Petits sons spatiaux, qui ça et là fusent. Guitares mélodiques superbes. Par touches mesurées, JAMC s’étoffe. Pure Poor, sombre, massif, gerbe une trame noisy au ralenti, un tantinet céleste. Sa fin accélère, il se termine ainsi. The Eagles And The Beatles, entre bruitisme et mélodies pures, se veut pop mais n’omet pas le sale. Le recours à l’électronique est récurrent, mais jamais envahissant. Silver Strings se corde, instaure une pop ludique. Ca peut désarçonner, mais le rendu se vaut. Glasgow Eyes, au fil des écoutes, resserre ses filets. Chemical Animal, aérien, rêvasse. Second Of June lui fait suite, sans ornières noisy. On sent, on entend, deux frangins détendus, ouverts à d’autres sphères sans, je le répète, écorner leur identité.
En fin de renouveau Girl 71, pop-rock aux ritournelles estimables, confirme la bonne forme de l’opus. The Jesus and Mary Chain a le mérite, ici, de ne pas faire dans l’attendu. Et le bon goût, sur Hey Lou Reid qui clôt sa galette, de faire pulser une électro rock une dernière fois concluante, émaillée de phases dans la torpeur. Au bout du compte Glasgow Eyes, une fois assimilé, une fois ses quelques apports « domptés », se montre digne de la renommée de ses auteurs. Il les voit même, libres et créatifs sans faire dans la surcharge, signer une douzaine de grande valeur, à l’impact sans cesse grandissant.