C’est dans le cadre de CO-SPECTRA (ateliers, concerts, scène ouverte, théâtre d’impro, exposition – Co-production Robins des Arts & Cité Carter) que l’antre de la rue Guynemer accueillait ce dimanche NAKED SOFT MEN, trio de Lille. Rock, cold, post-punk, les trois mecs du Nord se sont révélés à mes écoutilles, qui encore en frétillent. J’ai de plus, en cette salle si familière, croisé Seka, pour moi un grand de la photo live, et deux jeunes fort intéressants s’essayant à ladite discipline. En tous points donc, l’après-midi fut bonne et le live intense, enflammé. Lancé dans une tournée fournie, NAKED SOFT MEN se pare d’atours garage, enfante un boucan aux voix autoritaires, se tempère (sur de courtes durées), défigure son horizon et signe, déjà doué, des compositions possédées. De petits écrans, entre eux, affichent des mots. Une petite lampe de chevet donne un effet intime mais le son de ceux-là, tranchant, à la Nick Cave parfois (Bad daddy, élégamment vénéneux), tend à mordre.
NAKED SOFT MEN
Le batteur-chanteur, en folie, se contorsionne devant le public. Il harangue, habité. La révélation se prend, elle rage et parachève mon périple live hebdomadaire. NAKED SOFT MEN se suit à la note. J’aime être ici, en voisin, et plus encore ce dimanche à une heure habituellement « de creux » pour celui qui manquant d’ouverture, se borne à prétendre qu’à Amiens, « y’a rien ». La formation des Hauts de France lui donne vaillamment tort, gratuitement, en dégorgeant un concert vigoureux. Tout y est bon, NAKED SOFT MEN on tour je recommande avec insistance. Ecorchée, la clique maîtrise. Comme des confirmés, ses membres tiennent la route. On la leur souhaite bonne, hier c’était Amiens et Cité Carter a grandement et unanimement apprécié.
NAKED SOFT MEN
Photos Will Dum