En travaux, l’ASCA de Beauvais délocalise ses concerts et celui de ce samedi, au sein de la ressourcerie Les Ateliers de la Bergerette, fut d’une belle cuvée. Hors les murs donc, dans un cadre boisé et de nobles missions, The Missing -d’ici même- et Do Not Machine faisaient sonner leur compositions. A mon arrivée et après un kébab au Milano, abreuvé…d’eau plate, je trouve Fil qui heureux de me voir, me présente une ribambelle d’influents. Je m’imprègne de la ressourcerie, elle me rappelle des souvenirs proches de travailleur social. Sauf qu’ici, c’est beau et ressourçant. La scène est à même le sol, l’antre m’amène à penser que ce soir, ça pourrait être garage. Ca jouera à 20h43, annonce Valentin. L’horaire, décalé, pas trop tardif, me sied.
The Missing
The Missing arrive, sans hâte aucune. Grungy, stoner, la paire d’expérience joue aussi des plans bluesy, bien intercalés. Elle se fait sonique, massive, puis s’aère parfois. 70’s comme 90’s, elle se fait valoir. The Missing, s’il se produit rarement, mérite l’attention. Il est uni, dédié au rock, sans travers, sauvage comme céleste quand ça lui prend. Son live est bref, on l’inscrira néanmoins dans la catégorie de ceux qui persuadent. Tu voulais du rock, ta première dose est fournie et c’est pas fini, après ça Angers pointera le bout de son nez en la personne de Do Not Machine, formation aguerrie. C’est ma première avec eux, j’ai pour ça tracé la route solo et compte bien me repaitre de leur venue. Ca ne va pas rater, les quatre gars au vécu porteur marient mélodies pop, envolées fuzz, secousses indie nourries et feu des guitares. Qualifié de heavy pop, Do Not Machine joue aussi avec la mélancolie. Ca lui réussit.
Do Not Machine
Comme Therapy? il défouraille (The second take), en d’autres instants il « fige » son jeu et lui donne des abords aussi spatiaux que pesants, rythmiquement parlant. Des bribes grunge l’émaillent, pléthore de créations achevées l’amènent haut dans la hiérarchie du pays. Le récent Celebrations of the End, dernier opus en date, consolide sa prestation. Les frères Belin jouent -on les voit impliqués, leur gestuelle le démontre-, sans jamais se la jouer. Le bassiste est posé, assurant de dignes lignes. Au chant Ben, dans le ressenti comme parti à l’attaque, parachève le tout. Les riffs sont déflagrants (Glass Kingdom), bruit et mélodies font ami-amie. Des quasi-standards comme Feather, pop fuzzy irrésistible, accroissent la portée du groupe. On décolle, on se fait aussi cogner, l’issue se présente mais Do Not Machine a charmé les ateliers, détenteurs d’un soupe qui tient au corps, et rallié le public à sa valeureuse collection de titres notables tant sur disque qu’en salle sombre.
Do Not Machine
Photos Will Dum