Deux groupes Norvégiens, ni plus ni moins. Des locaux, isariens plus précisément, qui en sont à leur première prestation. L’affiche du Sombrero Café était pour le moins attirante, ce vendredi soir, et ce pour la modique somme de 5 euros, immuable. Après un apport de lights nécessaire -le lieu est sombre-, un grignotage au RU St Leu et passage au bercail pour me prémunir de ces foutues intempéries made in Picardie, je reviens dans la casbah à Noredine. Xavier, musicien d’ Oodini, sourit d’apercevoir ma trogne. Les Scandinaves, quant à eux, ont pu empiler leur matériel fourni, tant bien que mal, dans l’espace du Sombrero. Ca va débuter, curieux je suis d’entendre ces Oodini dont le bassiste, notamment, peut se targuer qu’un longue route. Longue route comète, aujourd’hui est de fête bon bref, ce soir c’est pas les Gods mais Oodini, grungisant, sonique et puissant, laisse augurer de réelles possibilités. Xavier, dans son ensemble La vie la pute, se contorsionne. C’est le son que j’aime, plus tard sur le trottoir j’échangerai sur les bénies 90’s avec un gaillard qui à la vue de mon t-shirt « We were young in 1991 » a tout bonnement halluciné. Oodini joue et saillit, on ira bien entendu le revoir avec bonheur. Houdini, peut-être? Je parie qu’ils aiment…
Oodini
Murder Maids se prépare, irrité par le manque de lumière je suis à deux doigts de faire mes valises. Je choisis de rester, je m’en féliciterai. Murder Maids, en quintette hardcore-punk sauvage « from Trondheim », crossover parfois (il m’évoquera, parfois, Suicidal Tendencies), métal aussi, fait vaciller le Sombrero. Sa force de frappe est ahurissante, son chanteur charismatique, son registre à la croisée des ères (80’s, 90’s évidemment) mais actuel, frais comme un poisson boulonnais. Sa hargne est punk, ses vocaux hurlés ou virils façon Biohazard ajoutent à son impact. On prend une raclée, salvatrice. Le frontman trône sur le bar, fend la foule, se perche au dessus de ses acolytes. Old school, le groupe est à bonne école. Autour du leader, ça ferraille vaillamment. J’approuve, de contentement je gobe un deuxième rouge. C’est mon breuvage, la Norvège présentement mon élixir. Bien que frontal, enragé, son carnet de compositions est pensé avec dextérité. Le gig se termine, il nous a donné bonne mine, celle des gens réjouis. Giflés, nous sommes comblés.
Murder Maids
Vite, et ça me va, Barren Womb prend place. A deux et dans le bourru sans courbettes, les mecs partent à l’attaque. Là aussi, le milieu musical est large. Barren Womb a partagé la scène avec Entombed A.D., Voivod, Conan, Nomeansno et Årabrot, il date de 2011 et rassurez-vous, il sait comment vous dresser. Noise mais non dénué de diversité, il frappe juste et fort. Refused n’est pas loin, guitare-chant et batterie-chant façonnent une performance qui groove autant qu’elle rentre dans le lard. Le Norvégien est au point; il peut virer crooner déglingué, laisser ses guitares mettre le feu, l’attiser, la batterie s’illustrer dans toutes les options empruntées. Le terme Noise, au sujet de Barren Wombs, ne peut suffire à clairement le décrire. Quelques accents mélodiques se positionnent, bienvenus. A l’image de Murder Maids, Barren Womb, plus que convaincant, pré-pense ses créations. On l’en salue, il vient de parachever une triplette Nordique-Picarde des plus persuasives.
Barren Womb
Photos Will Dum