Trio tourangeau instrumental, PÉNICHE sort après 2 EP son premier album. Fort de dix titres qui tanguent, qualifiés de post-punk mais qui ratissent plus large, il navigue en eaux agitées. TREIZE À LA DOUZAINE largue les amarres, court plus vite qu’un sprinter, couplant déflagrations et vitesse de jeu. Ca prend « direct », le groupe parvient à accrocher par le truchement d’une recette efficiente et énergique. Même sans chant, il enchante. Guitares incisives, variées. Rythmique frénétique, accalmies assez modérées pour laisser la vigueur présider. Motifs fins mais vifs (NONO 168). PÉNICHE a tout, PÉNICHE atouts surtout. Des traces post-rock errent, mais n’ennuient pas. COOLOSS COOLOSS, après une intro bien noisy, castagne et se « célestifie » dans le même élan. PÉNICHE est une bien belle surprise, en même temps quand on débarque de Tours (ou d’Angers) on a plus d’un Tours dans son sac. Le morceau breake, massif. Bien joué. Triplé est le hat-trick de PÉNICHE, bien ancré.
K10, entre basse ronde et sonorités inédites, débute en saccades. Il groove. Presque kraut, il fait la différence par sa longue montée en puissance. Il en ressort des loopings soniques, fusants. GROTSUNAMI, lui, gronde et recourt à des vagues presque surf. PÉNICHE sait jouer, sait aussi déjouer (les règles). QLF, éclairci, visite les cieux. Son incidence, de ce fait, est d’amener autre chose. Le spectre de PÉNICHE est sous contrôle, bien que dédié à une audible spontanéité. La fin du titre laisse derrière elle de gros coup de semonce, puis GUÉRANDE BZH renoue avec un jeu alerte. Il se hache toutefois, entre subtilité et bride lâchée. Lucas PINEAU (guitare), Axel Pasquier (batterie) et Léa Fourrier (basse) font corps, dans un collectif fiable. RIBOU les avantage, spatialement cinglant.
L’objet se commande ICI pour la France, ses labels sont au dessus du lot. PÉNICHE tout pareil, il surnage et dévoile un LA PÉNICHE qui passera les barrages. Le plaisir est vif, l’identité bien plantée. Chez nos amis Belges c’est par là, l’objet est de surcroît magnifique. LA VAREUSE, auquel incombe la mission d’en finir, s’en acquitte en alternant les climats, du leste au plus perché. En sa fin, il instigue une montée puis prend…fin, concluant un Triplé sans malfaçons, dépositaire d’une approche d’ores et déjà perceptible.