Pour la 11ème édition de son Bang Club l’Asso Bang Bang offrait une belle triplette, dans les locaux de la Manufacture, d’obédience rock’n’roots et plus encore. Chicken Diamond, en solo rugueux, ouvrait la marche. Fruit Tones, mancuniens performants, y glissaient leur garage mâtiné de mélodies et pour conclure Howlin’ Jaws « from Paris », affublé d’un excellent Half Asleep Half Awake, se chargeait de conclure. Après un paisible trajet et le traditionnel repas dans la charrette je débarque, arrivé tôt. Pas de rouge au bar, plus de pression, j’opte pour un ambrée et ce sera une Grim’ versée dans le godet. Pas top. On s’en contente, je file dans la salle et échange avec Jérôme qui « autrefois » organisait le Sérygolo. Good time. Le gaillard de l’est déboule, sans plus attendre il castagne un set rocailleux, rock, blues, bonnardement primaire. Il joue bien, vite, s’appuie sur une longue route pour user d’un registre sans trop de diversité, certes, mais sacrément efficient. Il chante rauque, ça cadre avec son rock.
Chicken Diamond
J’aime, Proud Mary du Creedence Clearwater Revival ponctuera le set qui n’aura fait qu’exceller. Denis, à ma droite, aura validé. Entre les groupes les changements de plateau se font fissa, nous pouvons donc très vite profiter de ces british classieux que sont les Fruit Tones. D’une grosse tranche de rock garage certes, mais aussi powerpop, d’antan, racé, ils font mouche. Entre vigueur et touches subtiles, le trio arpente un spectre large. Il a de l’allure, ses morceaux sont courts et tous de marque. Eclat du jeu, mélodies du pays. Fruit Tones a de sérieux atouts, il est là pour jouer et le fait sans esbrouffe. Notre plaisir est grand, le côté rétro appuyé de la formation en fait une trouvaille qui ne se refuse pas. Fruit Tones twiste, tient ce qu’il fait, enchaine sans faiblir. On se laisse porter, sans difficultés, par son allant récurrent. On en est alors à deux prestations, toutes deux sans défauts. Je croise Fil, de l’Ouvre-Boite, qui la veille a vu Heimat à Paris. Prévenu trop tard, je n’en fus point mais qu’importe, la Manu comble ma faim ce soir.
Fruit Tones
C’est au tour de Howlin’ Jaws, coqueluche frenchie actuelle, d’investir la scène. Rock, psyché, fulgurant et mélodieux, le groupe assure comme les anciens. Il a pour lui les morceaux, millésimés, et une certaine urgence dans le jeu. J’aimais l’album, je peux aussi prétendre que sur les planches les mecs s’illustrent. Ils fuzzent, embellissent leurs compositions, y mettent des chœurs mais aussi du cœur. Ils rougeoient, font notre joie, rallient les tendances et du bon côté, font pencher la balance. Ils peuvent retomber, brièvement, se faisant doucereux: leur mission n’en faillit pas. Britanniques dans leur mélopées, ils se postent entre patine et force de frappe. Leur bonheur est visible, Mirror mirror et il n’est pas le seul fait vibrer la foule. Howlin’ Jaws est de ceux qui sans sourciller, se fendent d’une collection de haute tenue. Leur concert est pétillant, parfois plus paisible sans que sa portée en souffre. Leur statut est mérité, Healer en remet une louchée et les ritournelles font la belle, parachevant leur venue. Rien à redire, au retour à Holnon je serai flashé mais je n’en ai cure (quoique); les trois projets de ce samedi soir, parfaits, m’ont permis un samedi de la plus belle des cuvées.
Howlin’ Jaws
Photos Will Part En Live, bref Will Dum