Chez Niko on est gâté, c’est devenu réel. Indéniable. Eclectique, sa programmation est aussi récurrente et fait la part belle aux formations du secteur comme peuvent l’être Rainville et MegaSurf, conviés ce jeudi soir. Ni une ni deux billet acheté, après une longue errance dans le bois Bonvalet mes pas m’amènent chez Célestine. Je pense au nouveau Kim Gordon, récupéré ce matin-même, de très haute volée. Le stand de merch MegaSurf est disposé, m’en fous j’ai tout! Sur mes épaules, ce soir, t-shirt T.Lawrence. Bob le batteur m’en félicite, avec Mario nous discutons et au bar je tombe sur Charles, guitariste d’ici, qui m’évoque l’ep à sortir des énormes Last Night We Killed Pineapple. Vivement! Mais l’attente est longue, le duo Rainville foule la scène et à l’écriture je me dis que son apport au vivier amienois, où l’on est plutôt familiarisé avec les nique ta mère du rap et les guitares qui vrombissent inhérentes au rock, est plutôt conséquent. Pop, électro, calés là-haut, ses climats nouveaux méritent que l’on s’y fige. Rainville exotise la foule, sème une douce houle, étoile nos nuits et lance la soirée dans la joliesse. Au retour un voisin d’immeuble me tiendra « en haleine » deux heures sur le parking, seul dans sa tire, équipé comme il se doit, briquet-décapsuleur en main. Mais ça c’est une autre histoire, je ne peux m’empêcher d’être dans la sobre sollicitude.
Rainville
Bref Rainville a aluni, tout le monde s’en réjouit. La tension va grimper (aux rideaux) avec MegaSurf, Mario dans sa chemise d’arbitre de hockey est très en vue et sa formation va une fois de plus empiler les bûchettes, jouissives, jouées noise, bruitistes et mélodiques, dédiées à l’errance quand les Picards en expriment le besoin. MegaSurf maîtrise ses vagues, les laisse déferler, nous inonder puis nous renverser. Fin bien, comme on dit dans le coin. Bougez pas, j’me r’mets leur MEGADEMOS. Dans le poste, à côté de ma gazinière parce qu’on fait c’qu’on peut. Arrête tes digressions Will, mais putain qu’est-ce qu’elle arrache cette cassette! Record sera réclamé, c’est un tube vous dis-je! Le public en veut encore. Mais ça c’est le terme, avant ça MegaSurf aura tempêté. Il est en fougue, ses compos nouvelles annoncent du solide. Plus que satisfait, j’oscille comme une chenille. A peine plus vivement, dans une nonchalance à la moi-même. Je surkiffe ce quatuor. J’évacue, au son de MegaSurf.
MegaSurf
J’attrape, dans l’assistance, des mimiques et traces d’extase. J’accueilles les dérapages, laçérés, avec bonheur. Un rouge de plus, quand on aime on compte trop peu. Je me replace côté droit, au nez et à la barbe (qu’il n’a pas) de Mario, à la trogne tordue par l’élan sonique de son groupe. Il y a chez eux une alchimie, une formule bien au point, une audace qui permet de construire ses propres champs. Bob, Too drunk to fuck en marcel seyant, cogne comme un punk. Mais fort bien. Mega disco, A l’aide, tout ça c’est du millésimé. MegaSurf sur la qualité, il n’est nullement question de bâcler la création. On y met passion, engagement, chants se complétant. Le set est considérable, indé-bandant, bordel j’ai toujours pas le t-shirt Enlarge Your Péniche! MegaSurf termine, victorieux, une presta de tous les diables. Une discussion avec Niko (lumières, prog’, groupes à repérer) et Marie de la Lune des Pirates, comblée pour sa première, précèdera mon départ de Célestine, repu de morceaux marquants, dans l’attente de dates à venir qui elles aussi exauceront la population.
MegaSurf
Photos Will Dum