Alors déjà dans La Faiblesse y’a Nathan, de chez nous, qui joue quasi partout enfin j’exagère mais peu. Post-métal dira t-on, le groupe en est à son deuxième LP avec ce disque éponyme qui entre plomb de sa mitraille (Rester ensemble) et mélodie passées à la brosse à reluire, trouve une assise certaine. Il fait le choix du Français, se livrant d’autant plus, et dessert neuf morceaux au sang de vie porteur. Les chemins vers toi, sur des riffs gras, telle une enclume, pose une première pierre lourde. La Faiblesse s’assène, puis s’affine mais bien vite, recourt aux cris. Il se Deftones, sans y perdre de lui-même. Je l’aime autant que je la hais se poste alors, niché dans une vêture poppy subtile. Son ressenti, d’un extrême à l’autre, se palpe presque. Je sens néanmoins, habitué, poindre l’explosion. Eh bien non, ça m’apprendra à m’la péter.
Arrive à ce moment Rester ensemble, distingué plus haut. On reste dans l’achevé; Oser, laisser le vide use d’un chant féminin pour lui aussi séduire. D’abord finaud, il monte lentement en puissance. Sa parure est belle, les vocaux d’homme la rudoient pourtant. La Faiblesse parcourt un panel tourmenté, dont il tient bon la barre. Il breake, posé. Terminé, compo pliée. Tout se perd, sur des tons bien plus belliqueux, alertes, donne de la corde. Il braille, rien ne s’y perd. La Faiblesse atteint sa juste posture, mûr et sûr de son fait. Après la pluie tombe ou plutôt court, pour ensuite se saccader. Il bastonne, caractériel. Il pleut et ne dédaigne pas la mélodie, résidant dans les voix de filles. Gare à ses textes, ils disent des choses. Issus d’un reportage, me semble t-il, tiré du terrain, que j’ai récemment vu. Mais je ne sais plus, pourtant ça ne date guère.
Ma vie d’avant, enfin pas la mienne mais celle de La Faiblesse, s’insinue peinard. Ses vocaux songent, narrent. Des secousses modérées s’invitent. On est bien. Mourir à Ramsgate fait dans l’ardent, se bridant cependant, éructé comme aérien. Ca fonctionne, parce que c’est bien ficelé. Pendu mais vivant, La Faiblesse affiche sa force et sa verte écorce, tout au long d’un ouvrage qui à sa rage marie le (relativement) sage. On l’en loue, le moment passé est à saluer et son travail cohérent, personnel. Le morceau de fin, fin justement, mais vocalement colérique, porte le dernier coup de trique. On approuve, entérinée par l’écoute, la galette éponyme du quatuor de nos contrées.